Présentation
Localisation et situation géographique:
Située au nord-ouest de la Tunisie, dans un pays de montagnes où la température est relativement plus fraîche et où, dans une succession de vallons et de plateaux étagés, le sol est varié et généreux. Elle est bâtie sur un plateau protégé à l’est et au nord-est par une falaise abrupte et au sud par des pentes rapides dominant la riche vallée de l’oued Khalled. Thugga est née de la conjugaison des facteurs indispensables à la naissance d’une agglomération antique: site protégé, position facile à défendre, matériaux de construction à portée de main, sources abondantes et terre fertile à cultiver.
Comment s’y rendre à partir de Tunis?
La découverte du site
Visitée déjà en 1631 par Thomas d’Arcos, provençal d’origine espagnole, capturé par les corsaires et vendu à un riche marchand de Tunis avant de se racheter et de se convertir à l’Islam, Dougga qui abritait à cette époque un petit hameau agricole, allait devenir à partir du début du XVIIIe siècle l’un des sites archéologiques tunisiens les plus fréquentés par les voyageurs européens. Les recherches commencées au lendemain du protectorat français en 1881 et menées depuis à un rythme plus ou moins soutenu n’ont permis à ce jour que la fouille du tiers du site environ. Elles ont donné lieu à la mise au jour d’un grand nombre de monuments de différentes époques et d’une grande variété. Bon nombre d’entre eux sont uniques en leur genre et font de Dougga un site exceptionnel.
Les potentialités du site
Les vestiges de cette cité qui a abrité au moment de sa plus grande extension une population urbaine estimée à environ 5000 habitants (10.000 habitants si l’on compte ceux qui résidaient sur son exigu territoire), couvrent une superficie totale d’environ 70 ha.
Dougga peut aussi se prévaloir de posséder une collection épigraphique d’une valeur exceptionnelle. Riche de plus de 2000 inscriptions libyques, puniques, néo-puniques grecques et latines, cette collection est d’un apport décisif tant pour le déchiffrement de l’écriture libyque que pour la connaissance de l’organisation sociale et de la vie municipale des Numides, ainsi que pour la compréhension de certains aspects demeurés obscurs de l’histoire de la politique coloniale de Rome et de l’organisation municipale de ses provinces.
À cela s’ajoute une importante collection de mosaïques d’époque romaine dont plus d’une vingtaine sont aujourd’hui soit exposées dans les salles soit conservées dans les réserves du Musée National du Bardo à Tunis. Ces mosaïques figurent différents thèmes de la vie quotidienne (spectacles, beuveries, dieux, déesses…) ainsi que quelques épisodes mythologiques. Ces représentations aident à imaginer et à mieux connaître la mentalité des Thuggenses.
La mise en valeur du site: le Projet présidentiel de Parc Archéologique National
Le 21 juillet 1991 est désormais pour Dougga une date marquée d’une pierre blanche: ce jour-là, en effet, à Carthage, lors d’un Conseil Ministériel, fut prise la décision d’aménager le site de Dougga en un Parc Archéologique National.
- Assurer de manière durable la protection et la sauvegarde de ce site insigne et de son environnement naturel.
- Relancer et développer les études scientifiques du site.
- Aménager et mettre en valeur le site et faire de Dougga une étape principale du tourisme culturel et un vecteur de développement durable.
Histoire
Thugga (Dougga), de l’agglomération numide à la ville africo-romaine
I-Première capitale du royaume Massyle?
Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, XX, 57, 4.) nous apprend qu’à l’époque de l’expédition d’Agathocle en Afrique Toccaï / Thugga, l’une des premières villes de l’intérieur des terres prises par Eumachos, lieutenant du tyran de Syracuse, était une “ville d’une belle grandeur”. Sous la plume d’un auteur grec, cette description, bien que très laconique, est suffisante pour supposer que l’agglomération devait être l’une des plus importantes de la région. Cette importance a amené certains savants modernes à l’identifier comme la première capitale du royaume Massyle. Selon d’autres, elle serait même le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de cités comme l’affirme Appien (Histoire romaine, VIII, 68, cf. S. Gsell, Histoire ancienne de l’Afrique du Nord, V, p. 263-264.).
L’état des connaissances des vestiges numides:
De l’urbanisme de l’agglomération numide nous connaissons à l’état actuel des fouilles et études:
- des vestiges de nature religieuse
- différents types de monuments funéraires
-
et des vestiges d’habitat.
Image Plan du site
– Les vestiges religieux:
– Sanctuaire de Baal Hammon
Des traces d’un lieu de culte consacré à Baal Hammon ont été retrouvées sous les niveaux du temple de Saturne de l’époque romaine (monument n°1 sur le plan) au nord-est du site où des stèles votives portant des inscriptions en néo-punique et en grec ont été trouvées dans des favissae (fosses), et en remploi dans les murs d’enceinte du sanctuaire de l’époque romaine. On a de même mis au jour du matériel votif datable du milieu du IIe siècle avant J.-C. C’est ce qui a permis de déduire qu’un premier sanctuaire était aménagé à cet endroit. Ce premier lieu de culte se présentait sous l’aspect d’une aire à ciel ouvert où se déroulaient les sacrifices et où étaient placés les ex-voto qui en éternisaient le souvenir. Au début du règne de Septime Sévère (193-211 après J.-C.), ce premier sanctuaire fut remblayé sous 2m de terre.
– Le sanctuaire de Massinissa:
Dédié au roi numide Massinissa (148 avant J.-C.) et construit en 139 avant J.-C., ce sanctuaire, (maqdes) (n°14) est situé dans le périmètre de la place publique de l’époque romaine à l’ouest du capitole.
– Les monuments funéraires:
Les monuments funéraires sont situés aux lisières nord et sud du site.
Au nord se trouvent:
- une nécropole dolménique(n°41)
- et des tombes tours et des bazinas (n°42).
Au sud est situé :
- le fameux mausolée libyco-punique (n°54).
-Les vestiges d’habitat
II- Époque romaine: le temps de la coexistence
III- L’époque tardive:
- un monument funéraire: l’hypogée (n°4) qui est resté en usage au IVe siècle après J.C. comme l’attestent les nombreux sarcophages qui y ont été découverts.
- et un monument religieux: église martyriale dite de Victoria (n°3) datable de la fin du IVe-début du Ve siècle après J.-C.
Site et territoire
- Dougga et son territoire: Un divorce qui a trop duré!
- Mokhôla, une divinité païenne d’époque romaine devenue la sainte patronne des Dougguis Qui est «Lella Mokhôla» ?
- Ses miracles
- faire pleuvoir
- guérir les malades
- trouver un mari ou une épouse pour les célibataires
- aider les écoliers, les élèves et les étudiants dans leurs études pour réussir
- fait retourner l’émigré sain et sauf
- apparaît au prisonnier dans sa cellule ou au conscrit sous les drapeaux loin de sa terre natale
- rend surtout, la terre, les femmes et les animaux fertiles.
- Le lieu de culte
Le lieu de culte est le point d’arrivée de l’aqueduc romain de Aïn-El-Hammam dans les citernes du même nom. On dit que son tombeau est situé dans le specus de l’aqueduc.
-
- veiller à l’éclairage par des bougies et des lampes à huile
- aromatiser le lieu par des substances résineuses et aromatiques (l’encens et benjoin «bkhour, jawi, wchak we ded»)
- faire badigeonner le mur de la citerne à la chaux
- collecter les dons d’argent des fidèles pour l’entretien du lieu et si la somme est importante elle sera utilisée pour l’achat de la vache qui sera sacrifiée au cours de la grande procession.
Rites et pratiques Rites et pratiques collectives«La zarda», fête annuelle
- Rites et pratiques Rites et pratiques collectives«La zarda», fête annuelle
- «La zarda», fête annuelle
Une fois l’an, au printemps, les citernes de Aïn-El-Hammam et la zone de l’arc de Sévère Alexandre s’animent d’une foule bigarrée. C’est la «zarda» de «Lella Mokhôla». Il s’agit d’une cérémonie populaire à caractère religieux et sacré établie par l’usage dans les mœurs des habitants de Dougga et de sa région.
Le jour de la fête qui est toujours un vendredi, tous les fidèles sont là et même ceux qui résident loin. On trouve les hommes, les femmes, les enfants, les élèves, les étudiants, les joueurs de flûte et de tambours et surtout les marchands ambulants. Pour ces derniers, la «zarda» est l’un des jours où ils font de bonnes affaires. Ils viennent de bonne heure sur les lieux pour étaler leurs marchandises constituées de jouets pour enfants, bonbons, casse-croûtes, boissons gazeuses, vêtements, bougies, henné, encens, benjoin…
Au cours de cette fête, les fidèles profitent pour faire des vœux auprès de «Lella Mokhôla» pour qu’elle facilite et bénisse leurs réalisations. Ils apportent pour la sainte des bougies, du henné, de l’encens…et les filles inscrivent le nom de l’élu de leur coeur ou du fiancé sur le mur du sanctuaire. Pour chasser le mauvais œil et à titre de prophylaxie et de superstition les femmes surtout dessinent sur le mur un poisson et les cinq doigts de la main dit «la main dite de Fatma» avec du henné ou avec le sang de l’animal.
- En période de sécheresse
- Rites et pratiques individuelles : les « ziaras» occasionnelles et de circonstance
Ces pratiques se font à longueur d’année. Elles consistent en des visites, «ziaras» individuelles ou familiales. L’objet de la visite varie d’un fidèle à l’autre mais les occasions et circonstances sont en général les suivantes:
- Circoncision
La maman fait venir son fils à «Lella Mokhôla» généralement le jour même de la circoncision mais avant la cérémonie sauf s’ils habitent loin. Elle égorge un coq devant le sanctuaire qu’elle reprend avec elle pour le manger en famille et laisse les entrailles, les pâtes et la tête dans le sanctuaire à titre de «baraka». Et c’est toujours les mêmes gestes qui se répètent on apporte les bougies, le henné, l’encens…
- Mariage
- Fertilité et guérison:
En cas de stérilité, hommes et femmes font des prières auprès de la sainte pour les guérir et leur donner des enfants. Parfois les gens qui n’ont eu que des garçons prient pour avoir aussi des filles ou le contraire. C’est la même chose en cas de maladie.
- Sa colère:
-
- « fait mourir le voleur qui ne s’amende pas malgré ses avertissements
- et la femme qui l’injurie;
- elle aveugle le chacal qui a bu l’huile des lampes».
Culte de nature païenne:
- Culte de nature païenne:
«Pour la sauvegarde de l’empereur César Marc Aurèle Commode Antonin Auguste, Pieux, vainqueur des Sarmates, vainqueur des Bretons, père de la patrie, la civitas Aurelia de Thugga a amené l’aqueduc depuis la source Moccolitane, elle l’a construit à ses frais depuis le septième mille, a édifié un nymphée [avec son ornementation?]; Marcus Antonius Zeno, proconsul d’Afrique a fait la dédicace.»
Après l’étude approfondie de cette inscription, l’on a pu montrer que le culte de cette sainte est d’origine païenne. Il a commencé avec l’arrivée de l’eau de la source Moccolitane (= Aïn-El-Hammam) à Thugga entre 184-187. En effet, le nom Mokhôula n’a aucun sens en langue arabe. Il ne peut que dériver d’un terme antique perpétuant à son tour un héritage de l’Antiquité. L’acte même d’offrir des sacrifices dans les sanctuaires est une tradition païenne.
Le culte des femmes saintes est très répandu en Tunisie. À Tunis, à titre d’exemple, on a «Lella Manoubia» ou «Es-saïda Manoubia», «Lella Arbia» et «Lella Salha». La différence avec celles-ci jusqu’à la preuve du contraire est que pour le cas de notre sainte Mokhôla le rite s’est avéré plus ancien, remontant en effet à l’époque romaine. Et comme écrit l’historien Azedine Beschaouch à ce propos : «la romanité africaine a pu se terrer dans les plis de la mémoire populaire et il lui arrive de se manifester encore». Ce qui importe c’est que ce sanctuaire est l’endroit aujourd’hui où les Dougguis continuent à revenir sur le site pour rendre hommage à leur sainte patronne Mokhôla.
Vestiges numides
- Les vestiges religieux:
Sanctuaire de Baal Hamon:
Dans le sous-sol de la cour du temple de Saturne (n°1 sur le plan) au nord-est du site, ont été effectués des sondages qui ont révélé des restes d’un sanctuaire plus ancien où était vénéré Baal Hamon, le grand dieu de l’Afrique préromaine, devenu Saturnus à l’époque romaine.Des stèles votives portant des inscriptions en néo-punique et en grec ont été trouvées dans des favissae (fosses) et en remploi dans les murs d’enceinte du sanctuaire de l’époque romaine. On a de même mis au jour du matériel votif datable du milieu du IIe siècle avant J.-C.
Ce lieu de culte se présentait sous l’aspect d’une aire à ciel ouvert où se déroulaient les sacrifices et où étaient placés les ex-voto qui en éternisaient le souvenir. Au début du règne de Septime Sévère (193-211 après J.-C.), ce premier sanctuaire fut remblayé sous 2m de terre.
Le maqdes (sanctuaire) de Massinissa:
Dédié à la mémoire du roi numide Massinissa (-148 avant J.-C.) et construit en 139 avant J.-C., ce sanctuaire, (maqdes) (n°14) est situé dans le périmètre de la place publique de l’époque romaine à l’ouest du capitole.
Construit avec des blocs quadrangulaires d’un travail bien soigné et doté d’un soubassement mouluré, il a un plan rectangulaire mesurant 14, 65m de long et 6, 30m de large qui est comparable à celui du sanctuaire numide de Simitthus construit lui aussi sous le règne de Micipsa (148-118 avant J.-C.).
Avant son identification, ce sanctuaire n’était connu que par une inscription bilingue, en punique et en libyque, trouvée en 1904 dans le secteur au sud-ouest du forum et conservée depuis au Musée National du Bardo. Datée exactement de l’an dix du règne de Micipsa (139 avant J.-C.), elle commémore la construction par les notables de Thugga d’un maqdes (sanctuaire) au défunt Massinissa.
L’indentification de ce monument dans cet endroit est l’une des preuves archéologiques qui témoignent que le quartier du forum n’a pas attendu l’arrivée des Romains pour être urbanisé et qu’il était déjà l’agora de la ville de l’époque royale.
Les monuments funéraires:
Les monuments funéraires de l’époque numide sont situés aux lisières nord et sud du site.
La nécropole dolménique (n°41)
Située au nord-ouest de la ville, cette nécropole est constituée de sépultures de type dolmen, de tombes tours et de bazinas.
Les dolmens:
Ce type de monument funéraire est une sorte de caisson ouvert sur un côté et composé de trois dalles posées de champ sur lesquelles repose une dalle de couverture souvent de taille impressionnante.
Dans la plupart des cas il s’agit de tombes collectives. Grâce au côté ouvert l’usage répété de la tombe était possible: on devait fermer ce côté après usage par un muret en pierres sèches facile à enlever.
En plus des squelettes humains, ont été découverts dans ces dolmens de nombreux objets en céramique, surtout modelée, qui devaient servir au défunt dans sa vie de l’au-delà.
La datation de ces tombes n’a jamais été établie de manière précise. Cependant, on soit qu’elles étaient en usage durant le second et le premier millénaire avant J.-C. et on a continué à les utiliser durant le premier siècle après J.-C. Elles doivent être considérées parmi les vestiges archéologiques les plus anciens connus à ce jour à Dougga.
De nouvelles fouilles effectuées ont montré qu’en plus de ces dolmens connus depuis longtemps la nécropole renferme également des tombes tours et des tombeaux de type bazina.
Les tombes tours (n°42 ex muraille numide)
Un nouveau examen minutieux avec relevé détaillé et sondages de contrôle, vient de permettre de démontrer que ce que l’on avait identifié auparavant comme deux tours de la muraille numide s’est révélé être en réalité deux tombes tours à section rectangulaire.
Les tombeaux de type bazina
Sépulture? numide(n°53):
Située à la lisière sud de la ville et à l’angle est du temple anonyme II (n°52), ce monument est encore énigmatique. Le caractère funéraire qui lui est attribué est déduit du contexte topographique dans lequel il était situé. De forme d’un cône tronqué, le monument devait être en grande partie enterré. Il est construit en pierres sèches par encorbellement. Son plafond est constitué par une sorte de dôme avec au milieu une ouverture fermée par une dalle monolithe.
Lemausolée libyco punique (n°54)
Datable du III-II e siècle avant J.-C. et situé au sud-est de la ville, ce mausolée dit aussi d’Atban était vraisemblablement un cénotaphe dédié au roi Massinissa. Il reste du haut de ses 21m, l’un des rares exemples qui subsistent de ce que les spécialistes ont convenu d’appeler «l’architecture royale numide».
Reposant sur un piédestal de cinq gradins, il comprend trois étages:
– un étage inférieur décoré aux angles de pilastres et dans lequel se trouve la chambre funéraire. L’accès à cette dernière se fait par une fenêtre située sur la face nord et qui était fermée par une dalle aujourd’hui disparue. Les trois autres faces sont décorées chacune d’une fenêtre décorative.
– un étage médian qui repose sur trois gradins et composé de trois assises de pierres de taille, d’une architrave et d’une gorge égyptienne. Il est décoré de colonnes ioniques cannelées. Sur les faces nord et est se trouvent des fenêtres qui étaient fermées par des dalles.
– Un étage supérieur reposant sur des gradins interrompus aux angles par des piédestaux décorés par des figures de cavaliers. Un bas-relief qui représente un quadrige monté par deux personnages est figuré sur chacune de ses faces. Le monument est couronné d’un pyramidion flanqué aux angles de quatre statues de femmes ailées et surmonté d’une statue de lion assis sur ses pattes arrières.
En 1842, ce monument a été presque totalement démoli par Thomas Read alors consul d’Angleterre à Tunis dans le but de s’emparer de la célèbre inscription bilingue en libyque et en punique qui se trouvait à gauche de la fenêtre de l’étage inférieur et qui est conservée aujourd’hui au British Museum à Londres.
Grâce aux travaux de restauration réalisés entre les années 1908-1910, le mausolée fut remis en état. Mais avant la restauration, il a fait l’objet de plusieurs croquis des différentes faces réalisés par différents explorateurs. Le plus ancien est celui de Bruce datant de 1765 et schématise les faces nord et est des étages inférieur et médian. Vient après celui du Comte Borgia daté de 1815 qui dessine les faces sud et ouest des mêmes étages. En 1885, Henri Saladin a reproduit la face sud du monument avec ses trois étages en essayant de restituer surtout le décor.
Vestiges romains
- Place de la Rose des Vents ( n°9 sur le plan ci-dessus)
Cette place était appelée à l’époque romaine area macelli, “place du marché”. Son dallage porte le dessin gravé d’une grande Rose des Vents, un cadran solaire avec l’indication des 12 vents, qui est à l’origine du nom actuel donné à la place. Elle est de plan inhabituel. En effet, le portique qui la borde sur le côté Est au lieu d’être rectiligne, est en hémicycle afin de masquer la ligne oblique de la façade du temple de la Fortune qui, antérieur à la place, s’intégrait mal au nouvel ensemble. Elle a été aménagée très probablement aux frais des Pacuvii, les donateurs des deux monuments qui la bordent au nord et au sud, à savoir le temple de Mercure et le marché.
- Temple de Mercure (n°10)
C’est le temple du dieu protecteur du commerce et des commerçants. Il se trouve au nord de la Place de la Rose des Vents, juxtaposé au mur est du Capitole et faisant face au marché. Il a été construit sous le règne de Commode (180-193 après J.-C.) aux frais de Quintus Pacuvius Saturus et sa femme Nahania Victoria en exécution du testament de leur fils, soldat mort sous les armes. L’accès se fait par un escalier de quatre marches donnant sur un portique de dix colonnes au-delà duquel se trouvent trois salles cultuelles. Celle du milieu, la plus grande, est de forme rectangulaire; les deux autres étant de forme semi-circulaire. Dans la cella orientale on a découvert des sarcophages qui y furent placés à basse époque ainsi que des éléments appartenant à une huilerie d’époque vandale.
- Le marché (n°11)
Ce macellumse trouve au sud de la place de la Rose des Vents. Il est l’un des plus anciens marchés de l’Afrique romaine. Il a été construit entre le 25 Janvier et le 13 Octobre 54 après J.-C. aux frais de Marcus Licinius Rufus, riche et puissant patron du pagus de Thugga. Il a été rasé presque complètement lors de la construction du fortin byzantin. Précédé d’un portique offert par les donateurs du temple de Mercure, il est composé d’une cour à ciel ouvert bordée à l’est et à l’ouest par dix boutiques sur chaque côté. Le côté sud est occupé par une abside qui a perdu aujourd’hui son sol et qui devait abriter la statue de Mercure “génie du marché” (genius macelli).
- Le Capitole (n°12)
C’est le temple consacré au culte de la triade protectrice de Rome: Jupiter, Junon et Minerve. Il a été construit aux frais de Lucius Marcius Simplex et de son fils Lucius Marcius Simplex Regillianus en 166 ou 167 après J.-C. Il est précédé d’une plate-forme dallée qui lui servait de cour pour les fidèles.
L’accès se fait par un escalier qui donne sur un portique formé de quatre colonnes en façade et deux colonnes en retour. Au-delà se trouve la salle cultuelle, grande pièce rectangulaire (13m x 14m), dont le fond est décoré de trois niches. La plus haute, au milieu, contenait une statue colossale de Jupiter assis; les deux autres celles de Junon et de Minerve. Le tympan du fronton est orné d’un relief représentant un homme emporté par un aigle, symbolisant l’apothéose de l’empereur Antonin le Pieux (138-161 après J.-C.).
- Le forum (n°13)
D’assez faibles dimensions (38,5m x 24m), ce forum est une place entourée de portiques sur trois côtés. Elle fut dallée au cours de la dernière année du règne de Tibère (14-37 après J.-C.) aux frais d’un riche membre du pagus. C’était le centre de la vie publique et administrative de la cité. C’est là que la cité par l’érection de statues, honorait ses fils méritant et rendait hommage aux gouvernants.
-
- Les temples
Temple de Baal Hamon-Saturne (n°1)
Ce temple consacré au dieu suprême de l’Afrique antique occupe une plate-forme au nord-est du site. Construit en 195 après J.-C., sous le règne conjoint des empereurs Septime Sévère et Clodius Albinus, il est orienté à l’est et composé de trois parties:
- un vestibule
- une cour à ciel ouvert entourée de portiques
- et trois salles (cellae) qui contenaient la ou les statues divines et les objets cultuels.
- Temple de Neptune? (n°2)
- Temple de la Piété Auguste (n°7)
- Temple de Fortune Auguste, Vénus Concorde et Mercure Auguste (n°8)
- Temple de Mercure (n°10)
- Le Capitole (n°11)
- La chapelle païenne (n°15)
- Temple de Tellus (n°18)
- Complexe cultuel des Gabinii (n°22)
Ce complexe est composé de deux temples (A et B) dédiés à la Concorde, à Frugifer et à Liber Pater. La construction a été réalisée sur le terrain et aux frais de Aulus Gabinius Datus et de son fils Marcus Gabinius Bassus. Ce complexe est situé au sud-est du forum et au nord des thermes de Caracalla.
- Temple A:
C’est un édifice composé d’une cella précédée d’un pronaos, construite sur un haut podium et à laquelle on accède par un escalier de sept marches après avoir traversé une petite cour.
- Temple B:
Il s’agit d’un temple constitué d’une grande area entourée de portiques et cinq cellae qui ouvrent sur la galerie nord. La cella centrale, plus grande que les autres, se termine par une abside où devait se trouver la statue cultuelle.
- Sanctuaire anonyme III (n°23)
D’orientation sud, ce petit sanctuaire a été aménagé dans l’espace resté libre entre les thermes de Caracalla et le théâtre cultuel.
L’accès se fait par un escalier de quatre marches donnant sur un pronaos orné de deux colonnes et qui précède une salle cultuelle de plan trapézoïdale avec une abside percée dans son mur de fond pour abriter la statue de la divinité.
- Sanctuaire de Minerve (n°28)
- Sanctuaire de Minerve II (n°39)
Ce temple a été construit sous le règne de l’empereur Antonin le Pieux (138-161 après J.-C.) aux frais de la prêtresse du culte impérial Iulia Paula Laenatiana.
Orienté au sud-est, il est composé d’une grande cour rectangulaire entourée de portiques sur trois côtés et d’une cella qui était précédée d’un portique aujourd’hui disparu. La cella à laquelle on accède par un escalier monumental est érigée sur un haut podium dont l’intérieur est aménagé en salles dans lesquelles on pouvait entrer par des portes latérales.
- Temple Anonyme I (n°30)
Situé au sud-ouest du forum, ce monument plus connu sous le nom de Dar Lachheb (=la maison de Lachheb) a été construit en 164-166 après J.-C. sous le règne conjoint des empereurs Marc-Aurèle et Lucius Verus.
L’entrée se fait par une porte encore aujourd’hui dans un excellent état de conservation ouvrant sur une grande cour rectangulaire bordée de portiques sur chacun de ses longs côtés. Cette cour serait l’area d’un temple dont la cella située au sud a disparu.
- Temple des Victoires de Caracalla (n°32)
Situé dans le quartier au sud-ouest du forum et à peu de distance à l’ouest du temple anonyme dit Dar Lachheb, ce sanctuaire a été érigé sur un terrain de forte déclivité ce qui a nécessité d’importants travaux de terrassement. Il est limité à l’est par la maison dite de Vénus et à l’ouest par une rue qui descend vers le quartier des thermes de Aïn Doura.
Orienté à l’ouest, il est de dimensions relativement importantes: 41,50m de long et 14, 20 m de large. C’est un temple sur podium, bâti au fond d’une cour dont il occupe la largeur.
L’accès se fait par une porte latérale percée près de son angle ouest et à laquelle on arrive par un escalier de trois marches donnant sur une grande cour dallée. Cette dernière est surplombée au nord par une grande salle rectangulaire, cella, précédée d’un portique et à laquelle on accède par un escalier monumental.
- Temple de Junon Caelestis (n°34)
- Temple du dieu Sol (n°43)
C’est un petit sanctuaire de plan quadrangulaire. Il donne sur la rue antique qui reliait le quartier des citernes de Aïn Mizeb et du temple de Minerve II à la rue du temple de la Piété Auguste.
Consacré au culte du dieu Soleil, il a été construit (ou plus probablement restauré) à la fin du IIIe siècle après J.-C.
Orienté à l’ouest, on y accède par un escalier de quatre marches qui donne sur un vestibule peu profond précédant la salle cultuelle.
Un podium en partie encastré dans le mur de fond de la cella et que devait surmonter partiellement une niche aujourd’hui disparue, servait de socle à la statue de la divinité.
- Temple anonyme IV (n°44)
Ce sanctuaire est situé au nord du temple de Mercure. Orienté à l’ouest, il est construit sur podium. L’accès se fait par un escalier de huit marches débouchant sur un pronaos peu profond. La cella très ruinée avait un plan carré.
- Temple anonyme dit de Pluton (n°50)
Suite à la découverte lors de la fouille du monument d’un buste de Pluton, dieu poliade de Thugga et son génie protecteur, il a été proposé à titre de simple hypothèse-de reconnaître dans cet édifice un temple de cette divinité.
- Temple anonyme II (n°52)
Situé à peu de distance au nord du mausolée punico-libyque, ce sanctuaire a été édifié sur un terrain qui était occupé par des sépultures d’époque numide.
Il est orienté à l’est et son plan est irrégulier. Il est constitué d’une cour entourée de portiques sur trois côtés et d’un petit sanctuaire sur podium occupant le côté ouest.
- Les maisons
À ce jour, le nombre des maisons identifiées s’élève à 12. À l’exception de deux demeures: la maison des Escaliers et la maison du Trifolium, toutes les autres doivent leurs noms actuels aux thèmes des mosaïques couvrant le sol de l’une des chambres, ou de la cour, du vestibule, ou encore d’un bassin…
Elles constituent d’une part un ensemble archéologique exceptionnel par la variété de leurs plans et de leurs caractéristiques architecturales. Elles ont fourni, d’autre part, un riche dossier iconographique composé de mosaïques à thèmes très variés.
- Maison des Échansons (n°19)
Cette demeure est située à l’est du marché. L’entrée se fait par la rue des thermes de Caracalla. Elle est constituée d’une petite cour pavée de mosaïque à décor géométrique sur laquelle donnent les différentes pièces dont l’une avait le sol orné avec une mosaïque datable du IIIe siècle après J.-C. et qui figure deux échansons de grande taille portant sur l’épaule des amphores dont ils font couler le vin dans des coupes que leur présentent deux clients. Sur l’amphore de l’échanson de droite, ornée de feuilles de lierre, est écrit, en caractères latins, le mot grec PIE (bois). Sur celle de l’échanson de gauche est écrit en grec ZHCHC (tu vivras): il s’agit là de deux souhaits qui se complètent «Bois et tu vivras». À gauche et à droite de la mosaïque, deux jeunes serviteurs apportent aux buveurs, l’un, une corbeille de fleurs, l’autre, une petite amphore contenant du parfum et une serviette. Cette mosaïque est aujourd’hui exposée au Musée National du Bardo à Tunis.
- Maison des Escaliers (n°20)
Située au sud-est du marché, cette maison donne comme la précédente sur la rue des thermes de Caracalla. Elle est construite sur un terrain accidenté de forte déclivité, ce qui a rendu nécessaire l’aménagement de nombreux escaliers pour pouvoir circuler entre les différents niveaux.
Le centre de la maison est nettement en contrebas du reste. Il est constitué par une petite cour bordée de portiques sur deux côtés. Au centre, un petit patio rectangulaire est bordé à l’ouest par trois pièces que séparaient de minces cloisons. Tandis qu’à l’est, il est bordé par un petit portique.
Sur la travée ouest du portique, donnent deux petits escaliers qui montaient aux chambres nord et ouest de l’étage.
Quant à la partie nord de la demeure qui est desservie par un vestibule donnant sur la rue, elle est très endommagée et semble avoir été très remaniée.
Au sud-est de la maison, se trouvent d’autres pièces qui étaient séparées d’elle par un mur épais et qui étaient selon toute vraisemblance des boutiques.
- Maison du Labyrinthe (n°24)
- Maison des trois masques (n°25)
Cette demeure doit son nom à une mosaïque qui tapissait le sol de l’une des chambres et qui figure dans des médaillons, trois masques dont deux de Bacchante et un de Silène. Datable du IIIe siècle après J.-C., cette mosaïque est exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo.
Située en contre-bas de la maison du Labyrinthe, elle a un plan complexe, fruit de sa longue histoire et des nombreuses modifications apportées: la partie centrale de la maison est occupée par une enfilade de pièces qui n’étaient séparées que par de minces cloisons.
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- Maison de Dionysos et d’Ulysse (n°26)
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- Maison «Omnia tibi felicia» (Que tout te porte bonheur) (n°27)
Située au sud des thermes de Caracalla, l’accès à cette maison se fait par la rue du temple Anonyme dit de Dar Lachheb.
Elle doit son nom à la formule de bienvenue Omnia tibi felici (Que tout te porte bonheur) qui figure sur la mosaïque du vestibule datable du IV e siècle après J.-C. et exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo.
La maison est composée d’une petite cour à portique dont le sous-sol est occupé par une citerne. Les côtés nord, ouest et est sont occupés par différentes pièces de dimensions modestes qui prennent le jour sur le péristyle.
- Maison de Marsyas (n°29)
Située au sud-est du temple Anonyme dit de Dar Lachheb, cette maison de dimensions modestes est composée de trois pièces. Elle doit son nom à la mosaïque qui ornait le sol de l’une de ses pièces. Cette mosaïque qui se trouve aujourd’hui dans les réserves du site, figure les différents épisodes du fameux mythe du berger Marsyas qui a osé défier dans un concours le dieu de la musique Apollon: la découverte de la double flûte par la déesse Athéna et sa surprise par Marsyas, la joute musicale entre Apollon et Marsyas et le châtiment du berger.
- Maison de Vénus (n°31)
Il s’agit d’une maison mitoyenne du temple des Victoires de Caracalla. Elle doit son nom à une mosaïque qui décore le fond d’un bassin figurant Vénus et les Amours dans une ambiance marine.
L’accès se fait par la rue qui sépare la maison à l’est du temple Anonyme. La partie fouillée jusqu’ici est constituée d’une série de pièces dont un triclinium, salle à manger et un cubiculum, chambre à coucher ayant pour la plupart des sols composés de mosaïques à décor végétalisé.
Cette maison a connu de nombreux réaménagements témoins de la longue période de son occupation qui s’est poursuivie du II e siècle après J.-C. au plus tard jusqu’au V e siècle après J.-C.
- Maison du canard et des saisons (n°46)
Située dans la zone sud-est du site, cette maison datable du III e siècle est construite sur un terrain de forte déclivité.
Elle est composée de deux étages:
- un étage supérieur ouvrant sur la rue qui descendait du théâtre et menait vers la maison du trifolium et le mausolée numide.
- et l’autre sur celle qui longe le temple dit de Pluton et rejoint celle de l’arc de Septime Sévère.
Le passage de l’un à l’autre se faisait par des escaliers et un entresol.
La maison doit son nom à deux mosaïques, l’une découverte à l’étage supérieur figurant un canard et l’autre trouvée à l’étage inférieur représentant un Génie de l’abondance entouré des quatre Saisons.
- Maison du Trifolium (n°47)
Située dans le quartier sud du site, cette demeure est à ce jour, la plus grande des maisons fouillées à Dougga. Elle se compose d’un rez-de-chaussée dont il ne subsiste que peu de chose et d’un étage inférieur.
Précédée d’un porche à deux colonnes empiétant sur la rue, l’entrée de la maison donne sur un vestibule d’où part un escalier descendant à l’étage inférieur. Celui-ci est organisé autour d’une grande cour entourée d’un portique et dont le centre est occupé par un jardin.
Sur la galerie ouest ouvrent les trois portes de la grande pièce de la maison, l’oecus, qui donne au nord sur une autre grande pièce dont le plan affecte une forme tréflée.
Sur les galeries sud et est prennent jour des chambres plus petites. Le long de la galerie est du portique se trouve une citerne sur le côté de laquelle est ménagée une petite fontaine.
- Maison de la Gorgone (n°51)
Cette maison est située au sud-est de la ville. L’entrée principale est marquée par un porche. Elle est construite sur de vastes sous-sols qui prenaient le jour par des soupiraux placés au niveau de la rue. On y accédait par une porte située dans la partie sud-est de la maison.
Quant au vestibule, il repose sur une citerne dont les voûtes sont soutenues par deux rangées de trois piliers.
La demeure doit son nom à la mosaïque de ce vestibule conservée aujourd’hui au Musée National du Bardo et qui figure dans un médaillon central Persée brandissant la tête de Méduse.
- Maison d’Eros et Psyché (n°57)
Cette maison contiguë aux thermes de Aïn Doura n’a pas encore été fouillée en totalité. À ce jour, la partie dégagée est constituée d’une cour à portiques sur laquelle donnent différentes pièces dont deux chambres à coucher, cubicula.
La cour présente les grands traits de l’atrium italique: des colonnes entourant un impluvium, bassin.
La demeure doit son nom à une mosaïque qui orne le sol de l’impluvium et qui figure des Amours pêcheurs et Eros et Psyché représentés dans une barque: une fois l’un en musicien jouant de la flûte et battant du pied la mesure et l’autre en danseuse en fête, et l’autre fois les deux assis avec une table de jeux sur les genoux.
Sur la paroi ouest de la maison d’importants restes de panneaux de peinture sont encore visibles.
- Les installations hydrauliques
Le site de Dougga conserve une riche typologie de l’architecture hydraulique qui est constituée de bains publics, fontaines monumentales, nymphées, latrines publiques, citernes et aqueducs.
Même si certains d’entre eux restent encore à fouiller, ces monuments peuvent être considérés parmi les mieux conservés au Maghreb.
- Thermes de Caracalla (n°21)
- Thermes des Cyclopes (n°48)
- Nymphée de Terentius (n°33)
Dominant une petite place triangulaire au bord de la rue du temple anonyme dit de Dar Lachheb, cette fontaine monumentale est à bouches multiples disposées en segment de cercle comme en témoigne la frise qui l’ornait et qui porte la dédicace du grand aqueduc de Aïn-El-Hammam et de ce nymphée. Ce monument fait partie d’un ensemble hydraulique qui a été réalisé aux frais de la civitas Aurelia de Thugga sous le proconsulat de Marcus Antonius Zeno entre 184 et 187 après J.-C.
L’eau qui alimentait ce nymphée devait provenir par une canalisation qui part des grandes citernes de Aïn-El-Hammam, point d’arrivée de l’aqueduc, jusqu’au réservoir aménagé derrière la fontaine
- Fontaine (n°6)
Située en bordure de la rue du temple de la Piété Auguste reliant la zone du théâtre au quartier du forum, cette fontaine est de forme rectangulaire. Elle consiste en un massif de maçonnerie présentant une façade monumentale ornée de deux niches de forme semi-circulaire où l’eau devait tomber en cascade. Derrière chaque niche était aménagé un réservoir d’eau de forme carrée.
- Citernes de Aïn-El-Hammam (n°35)
Situées dans la partie ouest du site, à l’ouest de l’arc de Sévère Alexandre et au nord-est du temple de Caelestis, ces citernes sont d’une capacité d’environ 6000m3. Elles étaient approvisionnées par l’eau qui arrivait par un aqueduc de la source d’Aïn-El-Hammam située à plus de 12 Km à l’ouest de la cité. Elles sont composées de cinq réservoirs longs chacun de 34m et larges de 5m. Un sixième compartiment placé perpendiculairement servait de bassin de décantation.
C’est ici que chaque année au printemps les Dougguis se réunissent pour organiser la «zarda» annuelle de leur sainte patronne Mokhôla. (Hyper lien Mokhôla)
- Aqueduc de Aïn-El-Hammam (n°36)
Cet aqueduc est l’un des mieux conservés de Tunisie. Dédié pour la sauvegarde de l’empereur Commode, il a été construit aux frais de la civitas Aurelia Thugga sous le proconsulat de Marcus Antonius Zeno: 184-187 après J.-C et fut l’objet d’une importante restauration comme le fait connaître une longue dédicace datée de l’année 376 après J.-C.
Son point de départ est situé dans le massif montagneux de Jbel Fej el Hdoum et Jbel Bou Khoubaza au sud-ouest de Thugga et à une distance à vol d’oiseau de 8500m.
Un bassin carré de 10m de côté a été construit pour capter les eaux tièdes de la source de Aïn-El-Hammam avant d’être acheminées par la suite au moyen d’un aqueduc souterrain sur la plus grande partie de son parcours jusqu’aux citernes de Aïn-El-Hammam.
- Citernes de Aïn Mizeb (n°38)
De contenance totale d’environ 9000m3, ces citernes constituaient une importante réserve d’eau pour l’approvisionnement de la cité.
Elles se composent de sept réservoirs accolés qui ont été construits en deux temps et qui sont longs chacun de 35m et larges de 5m. un huitième compartiment placé perpendiculairement aux autres servait de bassin d’arrivée à l’aqueduc.
L’eau arrivait de la source de Aïn Mizeb située à environ 200m au nord-ouest des citernes au moyen d’un aqueduc souterrain haut de 1,60m et large de 0,50m. Cette source est encore en service aujourd’hui.
- La fontaine conique (n°45)
Cette fontaine est située sur le côté gauche de la rue qui mène à l’arc de Sévère Alexandre, au carrefour le plu passant de la cité: là où se croisaient pas moins de sept rues venant de toutes les directions.
Elle est entourée d’un mur semi-circulaire et composée d’un bassin hexagonal où l’eau retombait le long d’un massif conique haut de plusieurs mètres qui en occupait le centre.
- Le grand nymphée (n°55)
Situé à l’ouest de la maison du trifolium, ce grand nymphée partiellement fouillé est une sorte de grande exèdre voûtée de 8, 70m d’ouverture. Il était alimenté par l’eau qui devait provenir des citernes de Aïn-El-Hammam par une conduite souterraine dont aucune trace n’a encore été retrouvée.
À la naissance de la voûte, l’abside est ornée d’une corniche qui supportait un canal où passait l’eau amenée par un conduit ménagé dans le mur de fond. Un puisard était adossé au mur extérieur de l’abside.
- Complexe thermal de Aïn DouraThermes de Aïn Doura (n°58)
(Hyper lien m. de loisirs)
- Citernes de Aïn Doura (n°56)
(Hyper lien m. de loisirs)
- Latrines des thermes de Aïn Doura (n°59)
(Hyper lien m. de loisirs)
- Les monuments de loisirsLe théâtre (n°5)
D’une capacité d’environ 3500 places, cet édifice est l’un des plus spectaculaire de Dougga et l’un des théâtres les mieux conservés du Maghreb. En l’honneur de son flaminat perpétuel, un riche citoyen de Thugga, le flamine du culte impérial Publius Marcius Quadratus, a construit àses frais ce monument en 168 ou 169 après J.-C. sous le règne conjoint des empereurs Marc-Aurèle et Lucius Verus.Situé aunord-est de la ville, ses dispositions sont celles des théâtres d’époque romaine:
- une cavea
- un orchestre
- et une scène
La cavea où se tiennent les spectateurs est adossée en grande partie au rocher. Elle est formée de 19 gradins divisés en 3 étages par des galeries de circulation. À leur tour, les étages sont divisés en travées par des escaliers rayonnant autour de l’orchestre qui est séparé de la scène par un mur haut de 1 mètre environ et décoré de niches alternativement rectangulaires et semi-circulaires. Deux escaliers adossés à ce mur permettent de passer de l’orchestre à la scène.
- Le cirque(n°40)
Ce monument a été édifié en 224 après J.-C. sur un terrain situé au nord-ouest de la ville qui a été offert en 214 après J.-C., par une riche citoyenne, Gabinia Hermiona, comme nous l’apprend sa dédicace:
«G[a]binia Hermiona…dans son testament, a prescrit…et le terrain nommé “le cirque”, elle l’a légué à la république pour les plaisirs du peuple.»
Long de 393m et avec une spina (murette ou simple levée de terre autour de la quelle courait la piste) longue de 190m et large de 6m le circus de Thugga paraît bien modeste comparé au circus maximus à Rome long de 600m ou même à celui de Carthage long de 570m.
- Le théâtre cultuel (n°22)
C’est un petit théâtre cultuel où devaient se dérouler les cérémonies liées au culte de Liber Pater. Il est situé en contre-bas des temples de la Concorde, de Frugifer et de Liber Pater. L’accès se fait par une porte aménagée dans le mur du temple B du complexe cultuel qu’on des Gabinii. La porte donnait accès à un escalier aujourd’hui disparu qui descendait vers la galerie supérieure de la cavea.
Cet édifice ne possède pas de scène mais un grand orchestre qui a la forme d’un segment de cercle.
Des niveaux d’habitat d’époque numide ont été reconnus sous les gradins de la cavea au cours des travaux de restauration et de valorisation de cet édifice. Ils viennent corroborer les informations fournies par l’épigraphie qui faisaient connaître que le terrain sur lequel cet ensemble a été édifié appartenait à une famille d’origine autochtone et devait donc être déjà urbanisé depuis l’époque numide.
- Thermes des Cyclopes (n°48)
Il s’agit d’un monument qui tire son nom actuel du pavement de mosaïque qui tapissait le sol du frigidarium (salle de bain froid). Elle est datable du premier quart du IIIe siècle après J.-C. et se trouve exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo. Elle figure les Cyclopes forgeant les foudres de Jupiter dans l’antre de Vulcain.
L’accès se fait par une grande porte donnant sur la rue et qui ouvre sur un long couloir qui longe deux grandes citernes pour aboutir au frigidarium. Cette salle se prolonge à l’est par une piscine rectangulaire qui se termine par une exèdre.
À gauche de cette porte se trouvent des latrines publiques constituées d’un grand banc de pierre de forme presque semi-circulaire comportant douze sièges. Au pied du banc court une rigole creusée dans le dallage qui amenait l’eau nécessaire à la toilette intime.
Face aux sièges et adossée au mur de la citerne se trouve une petite vasque qui recevait l’eau provenant des grandes citernes situées de l’autre côté du mur.
- Les thermes de Caracalla (n°21)
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Cet établissement est situé au sud-est du quartier du forum. De plan symétrique, il a été construit sous le règne de l’empereur Caracalla (212-217 après J.-C.). De par son ampleur, il est classé parmi les plus grands thermes du Maghreb.
L’accès se fait par une porte d’entrée qui donne sur l’atrium. De là un grand escalier de 24 marches mène à une grande salle d’entrée de laquelle on accède aux différentes salles des thermes: vestibules, apodytherium (vestiaire), frigidarium (salle de bains froids), elæothesium (salle de dépôt d’huile et de massage) palestre (espace de culture physique), sudatoria (deux étuves humides qui activaient la transpiration), laconica (deux étuves sèches), caldaria (trois salles de bains chauds) et un tepidarium (salle de bains tièdes).
Un souterrain de service est aménagé au-dessous des salles chaudes.
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Cet établissement est situé au sud-est du quartier du forum. De plan symétrique, il a été construit sous le règne de l’empereur Caracalla (212-217 après J.-C.). De par son ampleur, il est classé parmi les plus grands thermes du Maghreb.
L’accès se fait par une porte d’entrée qui donne sur l’atrium. De là un grand escalier de 24 marches mène à une grande salle d’entrée de laquelle on accède aux différentes salles des thermes: vestibules, apodytherium (vestiaire), frigidarium (salle de bains froids), elæothesium (salle de dépôt d’huile et de massage) palestre (espace de culture physique), sudatoria (deux étuves humides qui activaient la transpiration), laconica (deux étuves sèches), caldaria (trois salles de bains chauds) et un tepidarium (salle de bains tièdes).
Un souterrain de service est aménagé au-dessous des salles chaudes.
- Complexe thermal de Aïn Doura
Tirant son nom de celui d’une source voisine et situé dans le quartier sud-ouest du site, ce complexe thermal est constitué de trois grandes composantes:
- l’établissement thermal proprement dit.
- les latrines
- les citernes
- Les thermes (n°58)
De plan en forme de T renversé, l’établissement thermal est édifié sur un terrain en pente assez accusée ce qui a nécessité d’importants travaux de terrassement. À ce jour, c’est seulement la partie est du monument qui a été fouillée. On a identifié jusqu’ici:
- le frigidarium, salle de bains froids qui est flanquée de quatre piscines
- le tepidarium de sortie
- trois salles chauffées situées dans le même alignement que le tepidarium
- et quelques salles de service.
- Les latrines (n°59)
Elles se trouvent au sud-ouest de l’établissement. Leur plan est semi-circulaire. Elles ont 25,70m de diamètre. Les sièges aujourd’hui disparus étaient adossés au mur semi-circulaire et abrités par un portique arrondi.
Ces latrines sont considérées jusqu’ici comme le plus grand monument du genre jamais découvert à Dougga.
- Les citernes (n°56)
Surplombant l’édifice thermal, ces citernes sont composées de trois compartiments séparés par deux rangées de quatre arcades chacune. Ce réservoir long de 28, 50 m et large de 25m, est d’une capacité d’environ 3000m3.
- Arcs Arc de Sévère Alexandre (n°37)
Dédié à l’empereur Sévère Alexandre (222-235 après J.-C.) en commémoration de privilèges accordés au municipe de Thugga, cet arc est situé à l’ouest du site près des citernes de Aïn-El-Hammam. Il est constitué d’une arcade de quatre mètres d’ouverture soutenue par deux pieds-droits décorés sur leurs faces antérieures et postérieures de niches rectangulaires peu profondes.
- Arc de Septime Sévère (n°49)
Situé à la lisière est du site, il a été construit à l’occasion de la promotion de Thugga au rang de municipe, en 205 après J-C.
Il est formé d’une arcade de cinq mètres d’ouverture soutenue par des pieds-droits décorés sur leurs faces antérieures et postérieurs de niches rectangulaires peu profondes.
Une inscription était gravée sur chacune des faces de l’attique en l’honneur l’une de l’empereur Septime Sévère et de son épouse Julia Domna, l’autre de leurs deux fils Caracalla et Géta.
De l’arc partait une voie qui descendait vers la vallée pour rejoindre la grande route qui reliait Carthage à Theveste, aujourd’hui Tébessa en Algérie.
Un autre arc, dont rien ne subsiste fut érigé à la fin du III e siècle après J.-C. au croisement de ces deux voies en l’honneur des empereurs de la Tétrarchie.
Vestiges tardifs
La fortification byzantine (n°16)
Situé au cœur du site, ce fortin a englobé le forum et le temple du Capitole. Il fut érigé sur ordre du généralissime Solomon au II e quart du VIe siècle après J.-C.
De forme rectangulaire avec une tour rectangulaire qui fait saillie sur la face nord et un petit bastion rectangulaire sur la face sud, le fortin était doté d’une porte au sud et d’une poterne au nord. Il a été construit avec des matériaux de remploi pris dans les monuments voisins et même relativement éloignés. Il devait avoir l’intérieur remblayé jusqu’au niveau des portes.
Ce fortin semble avoir été plus destiné à servir de refuge à la population civile que de camp à une armée chargée d’assurer la surveillance et la sécurité de la région.
Des restes d’une enceinte tardive sont encore visibles sur de longues distances et en de nombreux endroits du site. Elle englobe les parties nord et est de la ville en partant de l’angle nord-est du fortin vers la nécropole numide et la zone à l’est du théâtre jusqu’au quartier bas.
L’Hypogée (n°4)
Situé au nord-est de la ville et au sud du temple de Baal Hamon-Saturne, cet hypogée de plan rectangulaire est à semi enterré. Il s’agit d’un caveau familial qui avait connu tour à tour l’usage de deux rites funéraires: l’incinération puis l’inhumation. Un escalier de sept marches permet de descendre jusqu’à une porte qui donne accès à l’intérieur d’une salle presque carrée qui sert de chambre sépulcrale.
Dans la paroi du fond ainsi que dans les murs latéraux sont creusées des niches destinées à recevoir les urnes cinéraires. De nombreux sarcophages attestent le changement du rite funéraire : de l’incinération à l’inhumation au cours du IVe siècle après J.-C., comme conséquence de la propagation du Christianisme.
Deux mosaïques tombales de deux enfants ont été découvertes dans cet hypogée. L’une porte le nom de l’enfant Vitellius Crispinus et l’autre de Quintus Papirius Fortunatianus Eusebius. Elles sont aujourd’hui exposées au Musée National du Bardo à Tunis.
L’église de Victoria (n°3)
Située à quelques mètres à l’est de l’hypogée, cette église martyriale dite de Victoria est le seul édifice de culte chrétien retrouvé jusqu’ici à Dougga.
Datable de la fin du IV-début du Ve siècle après J.-C., elle a été construite par la communauté chrétienne dans un cimetière païen. De plan irrégulier, elle est composée d’un petit vestibule et de trois nefs de dimensions inégales. Dans le prolongement de la nef centrale a été surélevé un presbyterium rectangulaire dont le fond est occupé par une banquette semi-circulaire.
Deux sacristies reliées par deux escaliers de quatre marches à une crypte occupent le prologement des deux nefs latérales.
Des sarcophages placés les uns sur les autres ont été découverts dans la crypte. Un seul d’entre eux porte une épithaphe : celui de la religieuse Victoria.
Exploration et Collection
- Historique de l’exploration du site
A- Le temps des voyageurs:
B- Le temps de l’exploration (1881-1956): mise au jour de la splendeur d’autrefois
- Le temps des dégagements
En 1894, Sadoux et Pradère, alors conservateur du Musée Alaoui (futur Musée National du Bardo) à Tunis, ont débuté les fouilles dans le sanctuaire de Tanit-Caelestis qui ont été poursuivies en 1895 par R. Coudray de la Blanchère (Directeur du Service des Antiquités entre 1893 et 1905) et par Hilaire entre 1896 et 1897.
Entre 1899 et 1900, Carton continua le dégagement des abords du théâtre qui fut entièrement nettoyé vers la fin du XIXe siècle.
- Le temps des fouilles officielles
- La campagne d’Alfred Merlin
- Les campagnes de Louis Poinssot
- Les travaux de restauration et de consolidation
Une série de travaux de restauration a été menée aussi dans le temple de Tanit-Caelestis. Une grande partie des colonnes de la cella et celles du portique ont été remontées en 1904. Le pilier de la porte ouest a été entièrement reconstitué.
Après l’indépendance
Dougga Parc Archéologique National en 1991: une nouvelle phase de sauvegarde et de mise en valeur.
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Le 21 juillet 1991 est désormais pour Dougga une date marquée d’une pierre blanche : ce jour-là, en effet, à Carthage, lors d’un Conseil Ministériel, fut prise la décision d’aménager le site de Dougga en un Parc Archéologique National. Dans ce cadre, un vaste programme d’inventaire et d’étude a été engagé:
1- Le programme PETRAE-Thugga: commencé en 1993, il a consisté en l’inventaire et étude des textes épigraphiques de Thugga. Dans ce cadre, deux importants ouvrages sont parus : Dougga fragments d’histoire. Choix d’innscriptions latines éditées, traduites et commentées (Ie-IVe siècles) en 2000et Mourir à Dougga, Recueil des inscriptions funéraires en 2002. Ce programme a été réalisé en coopération entre l’Institut National du Patrimoine et le centre AUSONIUS de l’université de Bordeaux III. Il a été dirigé par Mustapha Khanoussi, directeur de recherche à l’INP et Louis Maurin, professeur émérite de l’Université de Bordeaux III.
2- Le Programme « Architecture religieuse païenne de Thugga» commencé en 1999 et portant sur l’étude de l’architecture religieuse paîenne de Thugga. Plusieurs édifices religieux sont étudiés dans le cadre de ce projet: le capitole, le temple de Caelestis, le temple de la Victoire Germanique de Caracalla, le temple de Pluton, le temple de Mercure…
Le programme est réalisé en coopération des deux institutions mentionnées ci-dessus et dirigé par Mustapha Khanoussi et J.-Cl. Glovin, directeur de recherche au CNRS.
Dougga, Patrimoine de l’Humanité
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Témoins de plus de dix-sept siècles de l’histoire d’une petite cité provinciale, les vestiges de Dougga sont, en effet, considérés pour leur diversité et leur beauté, parmi les plus spectaculaires non seulement de Tunisie, mais de tout le Maghreb. Elles sont classées depuis décembre 1997 sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Dougga fait également partie des cinq sites archéologiques des pays méditérranéens retenus pour le projet euro-méditérranéen PISA, projet pilote de gestion et de valorisation du patrimoine archéologique.
- Collections
Les mosaïques
Les Cyclopes forgeant les foudres de Jupiter
L’aurige vainqueur
Deux des quatre chevaux portent des noms: Amandus et Frunitus (l’Aimable et le Jovial).
En arrière-plan à droite, cinq arcades fermées par des portes battantes à claire-voie figurent les écuries du cirque.
Echansons
Nageur et Néréides
Mesurant 3m x 3m, cette mosaïque datable de la fin IIe siècle après J.-C. figure un nageur entouré de cinq Néréides chevauchant des monstres marins. Elle est encadrée par une bordure représentant des oiseaux marchant ou picorant. Les angles du tableau sont occupés par les têtes des quatre Vents.
Les quatre factions du cirque
Datable de la deuxième moitié du IVe siècle après J.-C., cette mosaïque est exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo.
Mesurant 1.25m x 0.55m, elle représente les chevaux des quatre factions du cirque opposés deux par deux et ayant chacun une palme de victoire. Les coursiers –dont deux sont presque entièrement détruits-sont accompagnés de leurs noms: Derisor et Bocc[hus],Amor et … ri(?).
Des Amours chassant des oiseaux à la glu sont figurés au milieu parmi des plants de vigne dont les branches sont montées sur des cerceaux. Il ne subsiste qu’un des Amours.
Epitaphe de Vitellius Crispinus
Mesurant 1, 10m x 0, 60m, cette mosaïque tombale présente l’épithaphe de l’enfant Vitellius Crispinus mort à huit ans. Découverte dans un hypogée, elle est aujourd’hui exposée au Musée National du Bardo.
Epitaphe de Quintus Papirius Fortunatianus
Découverte dans un hypogée, cette mosaïque tombale d’un enfant est datable du IVe siècle après J.-C. Elle mesure 0, 90m x 1, 90m et représente le défunt assis sur une sorte de coffre suggérant vraisemblablement un sarcophage. Une épitaphe figurée de part et d’autre de la tête du défunt:
D(ii) M(anibus) S(acrum)
Summa(e) bonitatis et ingeni puer, Q(uintus) Papiri(u)s Fortunatianus Eusebius vix(it) an…
Aux dieux Mânes, consécration.
Enfant d’une bonté et d’une intelligence extrêmes, Quintus Papirius Fortunatianus Eusebius a vécu (tant d’années).
Le reste de la mosaïque est occupé par quatre rameaux de roses, d’épis, de pampres et d’olivier, symbolisant les quatre saisons. Elle est aujourd’hui exposée au Musée National du Bardo.
Les trois masques
L’aurige vainqueur en pied
Découverte dans une maison du quartier des thermes de Caracalla, cette mosaïque est exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo. Datable de la fin du IV e siècle après J.-C., elle figure dans un médaillon circulaire, un aurige debout de face brandissant de la main droite, un fouet et tenant de la gauche une palme, symbole de victoire. Des rectangles renferment des chevaux d’un quadrige. Ces coursiers ont des formes lourdes et trapues qui les font ressembler à des poneys.
Les Amours
«Que tout te porte bonheur»
Marsyas
Découverte dans la maison dite de Marsyas, cette mosaïque se trouve aujourd’hui dans les réserves du site. Elle figure les différents épisodes de la légende du berger Marsyas qui a osé défier le dieu de la musique Apollon dans un concours : la découverte de la double flûte par la déesse Athéna et sa surprise par Marsyas, la joute musicale entre Apollon et Marsyas et le châtiment du berger. Elle est datable du IV e siècle après J.-C.
Labyrinthe
Découverte dans une maison à laquelle elle a donné son nom, cette mosaïque mesure environ 5m x 5m. Elle figure un dédale géométrique qui évoque le plan du labyrinthe. L’enceinte du monument, rendue de façon conventionnelle, est suggérée par des tours d’angles et des portes fortifiées. Elle est datable du IIIe siècle après J.-C. et exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo.
Oiseaux et bouquetins
Masques et colombe blanche
La gazelle Bodala
Dionysos
Oiseau qui picore
Scènes de pêche
Ulysse résistant au chant des Sirènes
Scènes de pêche
Découverte dans la maison de Dionysos et d’Ulysse, cette mosaïque mesure 3m x 1m, 03.
Un pêcheur fortement musclé est figuré au centre de la mosaïque. Il est en train de pousser dans l’eau une barque à rames sur laquelle se trouve un cordage et une ligne avec hameçon.
Scènes de pêche
Poissons et crustacés
De forme semi-circulaire, la mosaïque figure des poissons, des crustacés et des mollusques. Elle a été découverte à la maison de Dionysos et d’Ulysse. Mesurant 2m, 65 x 1m, 80, elle est exposée aujourd’hui au Musée National du Bardo. Sa datation remonterait au règne de l’empereur Gallien (260-268 après J.-C.).
Dionysos et les saisons
Découverte dans la maison de Dionysos et d’Ulysse, cette mosaïque est datable du milieu du IIIe s. après J.-C. Elle mesure 3m, 15 x 3m, 82.
Dans un médaillon circulaire bordé d’une couronne de laurier, elle figure un buste de Dionysos. Tout autour, quatre autres médaillons délimités par des tentures contiennent les bustes féminins des Saisons la tête couronnée d’attributs végétaux caractéristiques.
La mosaïque est aujourd’hui exposée au Musée National du Bardo.
Un musée de plein air
Bibliographie
- 1) Sources littéraires:
- 2) Atlas
- 3) Recueils épigraphiques
- 4) Récits de voyageurs:
- 5) Commentateurs de récits de voyageurs:
- 6) Ouvrages et articles
- 7) Mémoires et thèses inédits
1) Sources littéraires:
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-
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2) Atlas
-
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3) Recueils épigraphiques
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4) Récits de voyageurs:
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