Article de Hajer Krimi, chercheur archéologue à l’INP
Sousse dévoile son passé romain : La fouille de sauvetage
Campagne 2 (Juin – Juillet 2021)
Une équipe de spécialistes a repris la fouille de sauvetage d’une nécropole romaine dans le quartier de Bou’hssina sous la direction de Mme Hajer Krimi, chargée de recherches archéologiques et historique, directrice du service de l’inventaire et des études des civilisations anciennes. Un groupe formé essentiellement de conservateurs du patrimoine et des étudiants de Master et de Doctorat de la faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse et de l’Institut Superieur des Beaux- Arts de Sousse.
Deux mois de fouille ont permis à l’équipe de confirmer la présence d’une nécropole romaine datable du Ier au début du IIIes de l’ère chrétienne. Une succession de tombes creusées dans le rock occupant une surface étendue au sommet de la colline de Bou’hssina, dévoilant ainsi le premier noyau de sépultures romaines réservé essentiellement aux enfants en bas-âge jusqu’à l’adolescence. Une architecture tombale parmi les plus soignées mais aussi les plus complexes, des rites communs mais parfois singuliers ; un mobilier funéraire de qualité entre lampes, pièces de monnaie, figurines en terre cuite et divers objets en céramique commune et sigillée. Les corps des défunts semblent avoir été enveloppés dans du plâtre témoignant d’un rituel bien spécifique de l’époque. Les squelettes ont pris la forme de moules fragiles et difficiles à extraire. Des tombes à incinération et d’autres à inhumation dans des amphores ont été mises au jour.
Cette découverte constitue un témoignage matériel majeur pour l’histoire sociale de Sousse aux Ier-IIe siècles vu l’absence de ce type de vestiges datables de la haute antiquité.
Par ailleurs, la fouille de la nécropole romaine de Bou’hssina, un véritable chantier-école, a offert l’occasion aux étudiants pour améliorer leurs connaissances en techniques de la fouille et de la stratigraphie, de l’inventaire et de la documentation graphique des vestiges in situ. Certains étudiants ont profité également de la présence de Mme Nabiha Abdeljaoued et de son équipe sur le chantier pour assurer une formation en anthropologie funéraire et ostéologie.
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