Le Monastir, l’antique Ruspina

Le Monastir, l’antique Ruspina

Le Ribat de Monastir

Texte de Mahbouba Yahyaoui, Conservateur en Chef du patrimoine

Le Monastir, Monastérium, l’antique Ruspina, est une ville côtière située au Centre-Est de la Tunisie au bord de la mer Méditerranée, sur une presqu’île au Sud du golfe d’Hammamet, à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Sousse, à 50 km au Nord de Mahdia et à 162 km au Sud de Tunis. 

Elle est située sur la pointe d’une petite péninsule rocheuse qui sépare le golfe d’Hammamet du golfe de Monastir. Elle englobe la dépression de Skanès et un monoclinal de direction NE-SW, limité à l’Ouest par la faille de Skanès-Khnis. Les structures géologiques affectant le Pliocène marin s’y trouvent marquées en grande partie par un recouvrement sableux ou calcaire (croûtes) attribué au Quaternaire. « Paskoff et Sanlaville précisent que la presqu’île est assise sur un plateau plat et étroit sous forme de triangle dont le bas est tourné vers l’Ouest, où il culmine à 31 m, s’abaisse vers l’Est et le Sud-Est, jusqu’au niveau de la mer, mais retombe en falaise abrupte, au Nord-Est, entre Skanès et l’extrémité du cap de Monastir. À sa base, il est bordé d’un escarpement qui s’amortit progressivement pour disparaître au niveau de Khniss, à 5 km au Sud de Monastir ». RUSPINA-MONASTIR : Libyco-punique, histoire archéologie, patrimoine, Nabil Kallala, Tunis, 2021, p.30.

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Les recherches scientifiques, les fouilles archéologiques, les vestiges et les monuments témoignent que la ville a connu le passage, la prospérité et la confrontation de plusieurs civilisations humaines dont les plus significatives sont la civilisation Punique, la Romaine et l’Arabo-musulmane.

Terminologie  

Ruspina-Monastir a le sens général de «Cap» ou «pointe», le sommet à l’intérieur d’un territoire, justifié par les mots arabes Ras signifie «le sommet de l’angle» ou «le promontoire de l’angle», un nom dérivé de la topographie et la situation de la ville dans la presqu’île.  

Le nom historique du Monastir a été écrit en plusieurs formes dont la morphologie et la prononciation ne posent pas de problème et n’ont pas changé à travers l’histoire. Le nom antique Ruspina est mentionné par les explorateurs et voyageurs européens au milieu du XVIIIe siècle d’après les sources littéraires gréco-latines, a été écrit Rouspīon chez les auteurs grecs, Rouspīnon chez le géographe Strabon, et actuellement Monastir a été utilisé par les géographes arabes médiévaux et les auteurs occidentaux.

Monastir antique “Ruspina”

Les études historiques, les recherches et les trouvailles archéologiques prouvent l’existence des traces d’activités humaines à Ruspina qui remontent à l’âge atérien qui a couvert la fin de l’ère paléolithique moyenne et le début de l’ère paléolithique supérieure (3000 ans av. J-C.). « La découverte de pointes pédonculées de l’ère préhistorique atérienne, en pleine oliveraie, à l’intérieur du plateau, et de quatre armatures de flèches et lames, datant du Néolithique (environ 6000-2000 av. J-C.), qui est donc une date plus récente, laisserait penser que la vie que hypothétiquement les Libyens prennent la suite des Néolithiques… ».

Un grand nombre des haouanet (el Mida, el Ouestania, el Ghedamsi et al hamam…) et des témoins fut marqué l’existence libyque sur la presqu’île.   

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RUSPINA-MONASTIR : Libyco-punique, histoire archéologie, patrimoine, Nabil Kallala, Tunis, 2021, p.30.

Des nécropoles, des tombes, et des témoignages archéologiques (pièces de céramique, une amourette et deux tessons à vernis noir qui remontent aux IVe – IIIe siècles av. J.-C.) découverts dans la presqu’île de Monastir confirment l’existence d’une ville phénico-punique qu’avait eu une activité économique et commerciale avec Carthage et les grecs. 

Pendant la période romaine, Ruspina fait partie du territoire de Carthage, possède un statut d’une cité libre, dotée d’un conseil municipal et dispose d’un grand port. C’est la première ville africaine à s’être alliée à Jules César, ce qui permet à ce dernier de s’y réfugier avec son armée en 46 av. J.-C. et de mener sa première bataille contre les Pompéiens, une alliance qui permet à la ville de prospérer et d’avoir un rang élevé.

Monastir médiévale  “Al Monastir”

Choisie loin de la côte comme moyen de défense du royaume aghlabide et sa capitale Kairouan contre les attaques de la flotte byzantine en Méditerranée, Ruspina est la première ville arabo-musulmane construite en Ifriqiya, C’est ainsi que le calife Harun Al Rachid aurait demandé au gouverneur d’Ifriqiya, Harthuma Ibn Ayan, d’y édifier, en 180/796, le premier ribat (Mahras chez Tijani) de la région. 

Lors du conflit hispano-ottoman, qui dure tout au long du XVIe siècle, Monastir est la cible d’attaques des deux belligérants. La population réussit à éviter une annexion par les Espagnols en 1534 et la ville s’organise sous la forme d’une république populaire. Elle tombe cependant en 1550, avant d’être prise par les Ottomans en 1554 pour être rattachée à la régence de Tunis dès 15748. 

Dès le début de la présence ottomane en Tunisie, Monastir possède un caïdat, qui existait déjà sous les Hafsides, et qui jouit de toutes les prérogatives d’un gouverneur de province : il est chargé de l’administration générale, du maintien de la justice et de la charge lucrative de fermier des impôts ; il est aussi l’agent d’exécution du bey de Tunis.  

Lors du protectorat français en Tunisie, Monastir devient le chef-lieu du gouvernorat du même nom, car elle est la ville natale du nouveau président Habib Bourguiba qui s’y fait par la suite construire un mausolée ainsi qu’un palais présidentiel à proximité de la ville. 

La ville historique

L’antique Médina a connu plusieurs transformations et interventions urbaines, de vastes zones historiques ont été démolies et remplacées par des rues ouvertes et des bâtiments. Il n’y a que quelques domaines, et la plupart d’entre eux sont densément occupés par des boutiques touristiques. Elle regorge de monuments qui participent à son influence tant qu’une presqu’île fortifiée située au bord de la mer Méditerranée.

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Le noyau primitif de la Médina. extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحرية

Ribat de Monastir

Le Ribat de Monastir est considéré comme le plus ancien et le plus valorisé dans les pays du Maghreb. C’est un monument historique protégé et classé par le décret du 13 mars 1912

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 34″ nord, 10° 49′ 59″ est

Plusieurs sources historiques et biographiques attribuent la fondation du Ribat à Harthimâ Ibn A’yûn “هرثمة ابن الاعين, ce qui est corroboré par une inscription, aujourd’hui complètement effacée. Ce Ribat a connu deux importants agrandissements. Le premier sous l’époque des Aghlabides en IXe siècle. Le deuxième sous le règne fatimide vers 966.

Au cours du XIe siècle, le géographe et historien andalou Al-Bakri décrit le ribat de Monastir « C’est une forteresse très élevée et solidement bâtie. Au premier étage, au-dessus du sol, se trouve une mosquée où se tient continuellement un cheikh, rempli de vertu et de mérite, sur lequel repose la direction de la communauté».

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Plan de transformation historique du monument extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحرية

Aujourd’hui le monument possédait :

  • Une entrée axiale
  • Une tour d’observation sur une base carrée à l’angle Est, il y a une tour circulaire aux 3 autres angles (qui servaient de latrines, de cages d’escalier).
  • Des pièces ouvrant sur le portique bordant la cour
  • Une mosquée dans l’aile SE : cette salle de prière est divisée en 7 nefs de 2 travées ; la nef  devant le mihrab est plus large.
  • Escalier qui mène à la terrasse supérieure.
  • Trois portes surmontées de tours : la première porte est tribale, qui est “Bab Bariqsha”, et la seconde est souterraine, qui est “Bab Al-Khokha”, et la troisième porte est à l’ouest. Quant à Bab Al-Madina, elle est connue sous le nom de “Bab Al-Darb”.
  • Tour de la Kasbah, Sidi Amer, Sidi Mansour et la Tour du Cœur. 

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Le plus surprenant de cette architecture du Ribat est que le noyau primitif présente à l’origine un plan régulier avec des façades massives accompagnées aux angles de tours cylindriques avec une tour magnifique située sur le sud-est. La cour est bordée de galeries sur lesquelles s’ouvrent plusieurs pièces. 

Le ribat offre l’aspect d’une forteresse flanquée de tours circulaires et polygonales. Le porte d’entrée est décoré par cinq niches plates coiffées par des arcs outrepassés et surmontés d’une frise à motifs floraux, un agencement ornemental caractéristique du style fatimo-ziride Une porte en chicane, surmontée d’une inscription hafside en style naskhi, mène à un vestibule qui permet d’accéder au ribat originel à l’intérieur, la cour est entourée de portiques sur lesquels donnent les cellules. 

Au premier étage se trouve la salle de prière constituée de deux travées et de sept nefs, la nef axiale étant plus large que les autres. Cette disposition architecturale, appliquée pour la première fois dans une salle de prière, sera une constante dans toutes les grandes mosquées ifriqyiennes. Au-devant de cet ensemble, du côté sud et au niveau du premier étage, se trouve une salle constituée de sept nefs rythmées par deux travées et couvertes, à l’exception de la nef centrale, de voûtes en berceau, la nef médiane étant, dans sa moitié sud, recouverte d’une calotte sphérique surbaissée sans trompes. Toute porte à croire qu’il y avait là une salle de prière dont le mihrab a été obturée. Sa disposition architecturale évoque celle du ribat primitif, situé exactement dans son prolongement. Ce pavillon est construit en 355 h. / 966 J.-C. et mentionné par al-Bakri au milieu du XIe siècle J.-C. 

 

Plans : extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحرية

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Les travaux de remaniement se poursuivirent en 1115 h. / 1704 J.-C., date au cours de laquelle le monument est doté de tours polygonales aux angles sud-est et nord-ouest et d’une tour circulaire à l’angle nord-est, structures qui permettent d’accueillir des pièces d’artillerie suite au développement des techniques de guerre. D’autres tours, notamment les bastions, furent ajoutées lors des travaux de restauration effectués par Hussein Bey entre 1238 et 1250 h. / 1823-1835 J.C. Ainsi l’aspect peu homogène des murs extérieurs de la forteresse est-il dû à ces multiples consolidations, échelonnées entre le XIe et le XIIIe siècle h. (XVIIe-XIXe siècles J.-C.).  

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Un grand nombre de savants qui ont fréquenté le Ribat de Monastir,  figuraient Assad ibn al-Furat, le conquérant de la Sicile, Saadoun al-Khulani, cheikh de Rabat, l’imam Sahnoun, fondateur de la loi islamique pour l’État africain, le juge Issa ibn Miskin, le juriste Dafin Susa Yahya ibn Umar , l’imam Ibn Yunus al-Faqih al-Maliki, le juste gardien Abu al-Fadl al-Ghadamsi, et un médecin Ahmed bin Al-Jazzar, et le juge Prince Ibrahim II.

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Le Ribat de Monastir abrite depuis 1958 un musée des arts islamiques situé au premier étage. Il contient certaines œuvres provenant de la grande Mosquée de Kairouan telles que des stèles funéraires en marbre, des céramiques et des feuilles manuscrites du Coran.

Plan : extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحرية

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Le musée des arts islamiques se trouve dans l’ancienne salle de prière du ribat, est constitué d’une galerie à ciel ouvert dans laquelle sont exposées des stèles funéraires et d’un espace d’exposition qui n’est autre que la salle de prière du monument fortifié. Cet espace abrite des objets muséographiques riches par leurs décors et regroupés par matière et par type; ils constituent une collection retraçant à peu près les différentes phases de l’époque musulmane en Tunisie. Le musée expose plus de 300 œuvres, de diverses époques et de diverses origines : 

Des objets en céramique, d’une grande variété de formes, de couleurs et de motifs décoratifs, relatent grâce à ces caractéristiques les époques aghlabide, fatimide, hafside et ottomane, provenant du site de Raqqada et de Sabra al-Masouriya et remontant aux IIIe/IXe et IVe/Xe siècles.

  • Des éléments en stuc sont ornés de motifs floraux, géométriques et épigraphiques. 
  • Des éléments en marbre sont tous des stèles funéraires en forme de tablettes, de fût de colonne et d’épée; ils proviennent du cimetière de Monastir et remontent aux IIIe/IXe, IVe/Xe et Ve/XIe siècles. 
  • Des éléments en bois sous forme de frises décorées de motifs floraux et épigraphiques ainsi que des corbeaux datant tous des IVe/Xe et Ve/XIe siècles provenant du Grande Mosquée de Kairouan.
  • Des éléments en verre qu’ils datent des époques fatimide et mamelouke, Certains proviennent du site de Sabra al-Mansouriya. 
  • Des pièces de monnaies en or et en argent remontant aux différentes périodes précitées, ainsi que des étalons en verre du IXe siècle. 
  • Des objets métalliques sont attestés aussi sous forme d’un remarquable astrolabe datant du XIIe/XVIIIe siècle. 
  • Un  ensemble de feuillets de Coran en parchemin appartenant à la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan et remontant à une période s’étendant du IXe au XIIe siècle. Parmi ces feuillets, on distingue le coran d’al-Hadinah, nourrice du souverain ziride Badis (410 h. /1020 J.-C.). Quant aux reliures, en cuir et décorées de motifs floraux et géométriques.
  • Des tissus anciens copte et fatimide à décor épigraphique, témoin d’une production palatine et comportant le nom des ateliers. 
  • Un astrolabe arabe, construit à Cordoue au début du Xe siècle, est une pièce unique.
  • Une riche collection de pierres et de stèles tombales enrichit la collection du musée des Arts islamiques de Monastir, qui en constitue l’exposition permanente.

Ribat de Sidi el-Ghedamsi

Ribat de Sidi el-Ghedamsi : on y accède par la route de la marina. Monument en cours de fouilles. Situé sur une île aujourd’hui rattachée à la terre ferme, il fut l’objet de plusieurs campagnes de fouilles qui ont permis d’exhumer l’essentiel du site et de mettre au jour le plan initial du ribat et les différentes étapes de son extension. 

Cette île porte le nom de l’Imam Abou El Fadh al-Abbâs ibn Mohamed Aç-çawwaf al-Ghadamoussi originaire de Ghdamas, qui a vécu au cours du IVe /Xe siècle, et qui fut inhumé sur les lieux. En fait, le ribat a été édifié, en 257/871, par un richissime kairouanais, Ibn el-Jaad. Sa construction répond à des considérations stratégiques et à la nécessité d’assurer une meilleure communication entre les différents ribats du cap de Monastir, par la construction d’un poste de guet sur l’île qui se trouve à la pointe du cap. 

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Le monument a été édifié sur des villas et des mosaïques d’époque romaine. Il présente la forme d’un carré de 22,50 m de côté. Flanqué de quatre tours circulaires aux angles, il est consolidé au milieu des deux murs nord et sud par deux tours carrées qui jouent le rôle de citernes pour la récupération des eaux des terrasses. On voit clairement, sur le système d’entrée du côté occidental, le vestibule et les cellules du rez-de-chaussée. Il semble que ce ribat se composait d’un seul niveau, à l’exemple du ribat de Lemta.

La Grande mosquée ou Mesjed de la Saïda

La Grande mosquée ou Mesjed de la Saïda (mère de l’Émir Badis), est située au centre de la médina et à côté du ribat. Son architecture est marquée par sa sobriété. Les façades extérieures édifiées en pierre de taille sont animées par des niches, des arcs de la galerie et des colonnettes d’angle.

C’est un monument historique protégé et classé par le décret du 16 novembre 1928

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 32″ nord, 10° 50′ 01″ est 

Le monument actuel, ayant subi des agrandissements et des ajouts au cours des siècles, comprend une salle de prière, dépourvue de cour la précédant, qui procède de quatre phases distinctes de construction. Lors de la première phase datant du IXe siècle, la salle se présente sous l’aspect d’un petit oratoire couvert de voûtes d’arêtes soutenues par des arcs en plein cintre outrepassés reposant sur des piliers cruciformes.

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Au cours du XIe siècle, un agrandissement de la salle vers le sud-est s’accompagne par l’ajout de trois nefs à colonnes surmontées de voûtes d’arêtes retombant sur des arcs brisés outrepassés ; c’est de cette époque que date l’aménagement du mihrab. Ce dernier, décoré de motifs de style ziride, est constitué d’une niche semi-cylindrique coiffée d’une voûte en forme de cul-de-four à nervures ; l’arc de tête, brisé et outrepassé, repose sur des colonnes surmontées de chapiteaux. La partie inférieure du mihrab est meublée de niches à fond plat, surmontées chacune d’un arc en plein cintre dans lequel s’inscrit une rosace ou une étoile. Ce décor s’orne d’une frise épigraphique en caractère kufique fleuri.

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À l’époque hafside, les travaux d’agrandissement et d’embellissement se poursuivent avec la construction d’un minaret à base carrée ainsi que par l’ajout, dans la partie nord-ouest, de deux nefs supplémentaires. La salle de prière atteignit sa limite actuelle avec l’adjonction d’une galerie au cours du XVIIIe siècle. L’introduction d’arcades dans les murs le long de la façade extérieure constitue une innovation qui dénote l’influence ottomane.  

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Plan de la grande mosquée de Saïda extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحرية

L’achèvement de la mosquée a lieu au cours du XVIIIe siècle avec l’adjonction d’une galerie le long de l’une des façades extérieures. L’une des particularités de la Grande Mosquée de Monastir consiste en l’absence d’une coupole surmontant le mihrab, ce qui est assez rare dans l’architecture ifrîqiyenne médiévale.

La mosquée  Bourguiba

La mosquée  Bourguiba  un monument historique protégé et classé par le décret du 21 Janvier 2021 

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 40″ nord, 10° 49′ 43″ est

Il a été  construit en 1963, selon une architecture purement traditionnelle  inspirée de  l’architecture  de la mosquée Hammouda-Pacha de Tunis. Marquée de style architectural  arabo-musulman, et d’une décoration très luxueuse, avec une vaste  salle de prière, un Mihrab situé sous la demi-coupole, est recouvert d’une demi-voûte ornée des mosaïques d’or. Le marbre rose est le matériau principal constituant  les colonnes, les abaques qui les surmontent, ainsi que les arcs.

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La plupart des Zaouïas de la médina de Monastir ont disparu, citons la Zaouïa d’Al-Awamriya, Al-Isawiya située le quartier d’Al-Balad,  une autre Zaouïa qui occupait le monument de Sidi Kallel située au porte Ouest, Zaouïa Kaderia et le Zaouïa slamiya qui a été démoli. 

Zaouia Sidi Dhouib

Zaouia Sidi Dhouib est un monument historique protégé et classé par le décret du 16 novembre 1928.

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 36″ nord, 10° 49′ 51″ est

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Aujourd’hui est une école coranique. Ce monument a été construit au IVe siècle comme une base militaire. Il a une structure quadrangulaire renforcée d’épais murs en pierre et une série de tours semi-circulaires. 

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Plan: extraits de livre جلول ناجي، الرباطات البحريةplan-7-226x300 Le Monastir, l'antique Ruspina

Monument de Sidi El Mezri   

Monument de Sidi El Mezri est un monument historique protégé et classé par le décret du 16 novembre 1928.

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 36″ nord, 10° 49′ 51″ est

Le mausolée de l’imam Al-Maziri, situé dans le cimetière islamique, C’est un édifice carré surmonté d’une coupole sous lequel se trouve une tombe attribuée à l’imam Maliki Abu Abdullah Muhammad Al-Maziri, décédé en 1141, est précédée d’une cour dallée. Sur la façade, on remarque de très belles calligraphies en caractères koufiques.

Zaouïa Amor Makhlouf

Zaouïa Amor Makhlouf est un monument historique protégé et classé par le décret du 16 novembre 1928.

Coordonnées géographiques : 35° 46′ 36″ nord, 10° 49′ 51″ est      

monastir-11-300x243 Le Monastir, l'antique Ruspina

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Sources numériques

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Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

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