Les masques mortuaires

Les masques mortuaires

Les masques mortuaires

Article de Boutheina Ayari, Conservateur du Patrimoine à l’INP

Les masques mortuaires[1]

« Les caractères de la face, du nez et des lèvres permettent de dire que l’individu est du type méditerranéen. Les os malaires (pommettes), le front, les yeux (fentes palpébrales en amande), les poils (frisés si l’on tient compte de l’effet d’émulsion dû à la matière d’empreinte qui peut laisser penser que les cheveux sont du type bouclé) trahissent des caractères berbères ».

C’est une description scientifique du docteur Alouane Bel Hadj, [2]  qui a examiné le moulage tiré d’un masque mortuaire trouvé à el Jem. En fait notre masque est un documents extrêment rare et très précieux : c’est un témoignage exceptionnel sur un type d’homme précis d’une époque déterminée et qui furent mis au jour à El- Jem, l’antique Thysdrus dans un atelier de mouleur, datable du troisième siècle après J.C.

masque002 Les masques mortuaires

C’est un moule en plâtre d’un visage humain avec une empreinte extrêmement nette de son menton, la bouche, le nez et les yeux ainsi que par les cheveux et les poils de la barbe et des moustaches. Ses dimensions sont : 29 cm de long, 22 cm de large et 8 cm de profondeur.

Un moulage d’une netteté frappante a pu être tirer en coulant du plâtre sur le négatif,  le résultat est :  Un visage absolument remarquable d’un homme mort ; un front assez large et portant à peine une ou deux rides, des yeux très profondément enfoncés dans leurs orbites ; des paupières fermées avec des cils bien dessinés ; un nez évasé ; bouche contractée avec des lèvres serrées, une barbe et des moustaches hirsutes non taillées probablement par suite de la maladie qui a précédé la mort ; Des  cheveux frisés, coupés assez courts et ramenés sur le front.

masque003 Les masques mortuaires

Nous sommes donc en présence d’un moule reproduisant le plus fidèlement possible le visage d’un autochtone, berbère, mort probablement vers le milieu du IIIe siècle après J.-C. suites à des coups qui ont entraîné une fracture des os nasaux et des traumatismes constatés par les anthropologues.

Le deuxième document important que nous a livré l’atelier du mouleur thysdritain est une tête féminine en plâtre assez bien conservée. Remarquable avec sa coiffure laisse, son front dégagé, les cheveux sont ramenés derrière l’oreille en une boucle arrondie. Les traits sont tirés ; la bouche est contractée ; le visage a une expression nettement figée.

masque004 Les masques mortuaires

[1] Le plâtre, la cire ou l’alginate permettent de prendre l’empreinte d’un visage, par exemple celui d’une personne récemment décédée — l’opération doit être faite avant que les changements soient trop importants. On trouve des exemples de moulages mortuaires en cire pendant l’antiquité romaine, qui étaient destinés à servir de modèles à des sculptures en pierre taillée. À partir de la Renaissance, on a beaucoup utilisé l’empreinte mortuaire pour conserver les traits des « grands hommes », puis, à partir du XIXe siècle, avec le développement de la médecine légale, pour l’identification des cadavres.

[2] Docteur en Chirurgie dentaire, docteur en Science odontologiques, Orthopédie et Prothèse maxillo-faciales à apporter ces remarques si importantes. 

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Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

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