Le site archéologique de Méninx

Le site archéologique de Méninx

Meninx : La cite de la pourpre

Texte de Mahbouba Yahaoui, Conservateur en chef du Patrimoine

Aperçu

Meninx, se trouve à l’extrême sud-est de l’île de Djerba, au lieu-dit d’El Qantara, en bordure d’une sorte d’un bassin entr’ouverte au nord sur le grand large, au sud sur le golf de Gigthis, d’une superficie de 2km de long et 800m de large, une partie ayant probablement submergée par la mer.

La situation stratégique de la ville portuaire sur le fait qu’elle était l’un des centres de production de pourpre les plus importants de tout l’espace méditerranéen, a été mentionnée par Pline dans son  Livre V de l’Histoire naturelle « La pourpre la plus estimée en Asie est celle de Tyr, en Afrique celle de Meninx et de la côte gétule de l’océan, en Europe celle de Laconie». Ce site date de l’époque punique entant qu’un comptoir commercial. Il a connu une apogée économique et urbaine aux IIe et IIIe siècles après J.-C. et prospéra jusqu’à la fin de l’Antiquité. La vie se poursuit dans la ville jusqu’à l’époque byzantine au VIe siècle.

Meninx ou Ménis, appellation qui signifie manque d’eau,  est attestée par de nombreux auteurs antiques comme Polybe, Tite-Live ou Strabon. En ce temps, l’île de Djerba portait le nom de la ville la plus dynamique. C’est dans IIe et IIIe siècles après J.-C, l’Itinéraire maritime d’Antonin nomme l’île Insula Girba alors qu’au Ve siècle, dans sa Cosmographia, Julius Honorius utilise aussi le toponyme de Girba.

Après la découverte du site, les premières fouilles ont eu lieu à Meninx, sous la conduite du commandant Massenet en 1881, relayé par la suite par Lieutenant Gilbert en 1881 et 1882, des ruines particulières ont été découvertes dont deux basiliques chrétiennes à l’extérieur de la ville.  

Après un long arrêt, le forum découvert fut fouillé en 1942 sous la direction de P.M. Duval, les résultats des premières fouilles n’ont jamais été publiés de manière cohérente, de sorte que Meninx a été largement oublié.

Entre 1996 et 2001, une équipe tuniso-américaine effectue des prospections de l’île et quelques sondages, notamment à Meninx pour déterminer l’importance l’occupation et l’activité économique porté sur l’agriculture et la production de pourpre pendant la période antique.  Ces investigations archéologiques systématiques effectuées dans le cadre d’un projet d’enquête de cinq ans mené par Ali Drine, Elizabeth Fentress et Renata Holod (en coopération entre l’Institut National du Patrimoine, l’Académie Américaine de Rome et l’Université de Pennsylvanie) de 1996 à 2000  réalisé sur Djerba. Les résultats du projet d’enquête mentionnée ci-dessus ont été publiés sous forme monographique en 2009 : dans le volume A. Drine – E. Fentress – R. Holod (éd.), An Island through Time : Jerba Studies 1. The Punic and Roman Periods, JRA Supplément 71 (Portsmouth 2009).

L’enquête intensive sur la poterie a été entreprise pour la première fois en 1997 sur une superficie de 42ha. Puis, entre 1997 et 2000, cinq petites coupes d’excavation ont été faites dans le centre de la ville, grâce auxquelles, entre autres, deux bâtiments résidentiels de l’époque impériale ont été partiellement découverts au sud-ouest du forum et un grand bâtiment de stockage qui a été fouillé.

La prospection du site met en évidence des thermes, un amphithéâtre, un théâtre, une basilique, probablement un forum ainsi que des entrepôts. Par ailleurs, le sol est jonché de vestiges, tels que des bases de colonnes en marbre blanc, des colonnes en granit, des chapiteaux ainsi que de nombreuses statues.

Les collections de poteries d’arpentage ont témoigné jusqu’au 4e siècle av. J-C., la présence des activités de peuplement remontant au IIIe siècle av. J-C. Selon certains sondages, le noyau de peuplement de la ville hellénistique se trouvait évidemment dans la zone du forum ultérieur, alors que dans la zone adjacente au sud-ouest, il n’y avait aucune preuve de construction pré impériale. Dans la seconde moitié du premier siècle, une extension considérable de la ville sur la zone côtière au sud-ouest du Forum, où se trouvent le Macellum et la Horrea, une activité de construction active a eu lieu. À la périphérie de l’espace urbain on trouve  les plus grands quartiers d’artisanat de la production d’amphores qu’ont émergé. Le dynamisme économique était principalement lié à la richesse de la production de pourpre, pour laquelle, selon le témoignage de Pline.

Dans la première moitié du IIe siècle, le site a connu une transformation fondamentale. C’est alors que la Basilique du Forum a été construite, aussi d’autres édifices comme le théâtre, les thermes nord et l’amphithéâtre. La découverte des plusieurs éléments architecturaux en marbre importé largement dispersés dans le site suggèrent l’existence de plusieurs temples.

Aux IVe et Ve siècles après J.-C., à la suite d’une énorme croissance de la production du pourpre, dont les ateliers de production s’étendent du périphérique vers le centre-ville, comme en témoignent les amas massifs de déchets de coquilles d’escargots. La production de pourpre a connue fin après la conquête byzantine en 530 après JC, et la ville a été abandonnée.

En 2015, dans le cadre du projet de coopération Tuniso-allemande entre l’Institut National du Patrimoine et l’Université  Ludwig-Maximilians-Universität München Institut für Klassische Archäologie. Un projet qui porte le titre “Enquêtes archéologiques sur l’histoire urbaine de Meninx (Djerba)”. Ce projet vise à clarifier les connaissances topographiques entre les villes côtières tunisiennes et les métropoles tripolitaines de Sabratha et Leptis Magna et l’importance de Meninx, qui a servi pendant des siècles comme comptoir maritime entre le réseau commercial maritime méditerranéen et les routes commerciales menant au Sahara.

L’opération de mise en valeur et le projet de construction d’un parc archéologique sont également lancés en 2018, suite à un partenariat entre l’université Louis-et-Maximilien de Munich et l’Institut National du Patrimoine.

Des fouilles stratigraphiques et de fouilles archéologiques exemplaires ont été  réalisées afin d’obtenir une vue d’ensemble complète du site. Plusieurs missions de prospection géophysique, terrestre et magnétométrique ont été effectuées afin d’explorer les zones périphériques de l’espace citadin de l’époque impériale. Des investigations archéologiques sous-marines ont été menées pour la première fois afin découvrir les structures de construction situées sous le niveau de la mer au large de la côte actuelle et d’obtenir des informations sur les installations portuaires de Meninx. Les résultats de ce projet ont été publiés sous forme des études et des articles.

Entre la fin du Ie et le début du IIIe siècle, le territoire urbain de Meninx s’étendait sur plus de 1km le long de la côte et jusqu’à 500m à l’intérieur de la ville. Une expansion géographique et architecturale qui refléte par la construction de grands et coûteux et des bâtiments publics à fonction économique. Plusieurs bâtiments de stockage monumentaux se trouvaient, dont le Horrea et le Macellum, qui sont récemment fouillés. Aujourd’hui, ces vestiges sont visibles sur 1.5km de front de mer, entre le départ de la chaussée moderne à l’ouest et l’emplacement du temple à l’Est. Quelques ruines de la ville antique se voient dans l’eau, des traces de murs se notent dans l’eau, à 50 m de profondeur, à marée haute.

Ses vestiges, très confus, s’étendaient sur plus de 130ha. On trouve à 300m environ au sud le forum, deux basiliques, des citernes, un aqueduc qui part du château d’eau au nord vers la ville antique au sud, un amphithéâtre, un cirque au nord-ouest, un petit théâtre au nord-est, un macellum, ainsi qu’un nombre indéterminé des objets archéologiques éparpillées et  concentrées pour la plupart sur le rivage,

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Plan du site : A. Drine – E. Fentress – R. Holod (éd.), An Island through Time : Jerba Studies 1. The Punic and Roman Periods, (Portsmouth 2009).

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Plan du site : RITTER Stefan et BEN TAHAR Sami, New insights into the urban history of Meninx (Jerba), Preliminary report on the Tunisian-German investigations in, 2017 and 2018, p. 4.

Les Monuments

Le forum

Monument classé par le décret du 13 mars 1912.

Le Forum se distingue par la découverte d’un monument élevé (la basilique), des fragments architectoniques riches en marbre, grés et calcaires variés éparpillés avec une décoration à décor. Plusieurs piliers décorés peuvent être attribués à l’architecture murale supérieure de ces salles à colonnes, dont la décoration en relief montre des orientaux tamisés et la déesse Victoria (aujourd’hui à Tunis et au Louvre à Paris). Lors des fouilles de 2017, des parties des salles à colonnes au nord et à l’est de la place du forum ont été découvertes pour la première fois.

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RITTER Stefan et BEN TAHAR Sami, New insights into the urban history of Meninx (Jerba), Preliminary report on the Tunisian-German investigations in, 2017 and 2018, p. 23.

La basilique de Meninx

Monument classé par le décret du 13 mars 1912.

La basilique de Meninx était l’un des édifices le plus magnifique de la cité romaine, située directement sur le forum. Elle a été construite au milieu du IIe siècle après J.-C., à l’apogée architecturale de la ville. Elle se composé d’une nef centrale encadrée de colonnes, entourait d’une nef latérale tout autour. Le sol était pavé de dalles carrées vertes en marbre vert importé (Cipollino, de l’île d’Eubée dans la Grèce moderne), les colonnes monolithiques sont chacune un bloc et reposent sur des bases attiques de marbre (de l’île de Marmara dans le nord-ouest de la Turquie moderne). Dans la basilique elle-même, certaines bases de colonnes sont encore visibles, et dans les environs, il y a un certain nombre de colonnes de différentes tailles et des fragments de corniche richement ornés en marbre proconnésien.

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Gauckler : basilique de Meninx

Le Temple

Le temple se trouve à l’Est en allant vers la quai d’El Qantara, figure une plateforme bétonnée en dehors de la place du forum, orienté vers le nord, composé d’une cour à portiques pourvu de trois cellae au fond ; en face de la cella centrale apparaît une structure qui semble correspondre à un autel.

Les citernes

Accolée à la cella du temple, une cuve ou une citerne avec un enduit de tuileau.

L’amphithéâtre

L’amphitéâtre situé à l’ouest de la ville et le théâtre au nord-est du centre-ville en bord de la mer sont appelés bâtiments de loisirs. Avec un diamètre total d’environ 105 m, c’est l’un des plus grands théâtres d’Afrique du Nord romaine.

Les grands thermes

Les grands thermes au nord du centre-ville sont aujourd’hui visibles au-dessus des sols, identifiés par les vestiges de plafonds voûtés effondrés, les bassins de baignade et les citernes. Au sud-ouest, Il y avait aussi des bains privés qui étaient intégrés dans des bâtiments résidentiels.

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RITTER Stefan et BEN TAHAR Sami, New insights into the urban history of Meninx (Jerba), Preliminary report on the Tunisian-German investigations in, 2017 and 2018, p. 8.

Le marché / macellum

Le marché se trouve au sud du forum sous l’horizon côtier actuel, d’environ 60 m de la côte. À moitié englouti sous l’eau. C’est une halle romaine où se trouve une cour ouverte pavée de dalles de calcaire blanc-jaunâtre. Au centre de la cour se trouve une structure circulaire, dont le dallage en pierre est encore visible dans le sol côtier, et sur laquelle se dressait autrefois une petite rotonde à piliers. La grande cour entourée de halles à colonnes, est encadrée sur les quatre côtés par de petites boutiques. Ces halles étaient utilisées pour vendre de la nourriture, en particulier de la viande, du poisson, des fruits, des légumes et des mets délicats. Les fouilles effectuées en 2017, ont montré que le macellum a été construit vers la fin du Ie  début du IIe siècle ap. J.-C.

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RITTER Stefan et BEN TAHAR Sami, New insights into the urban history of Meninx (Jerba), Preliminary report on the Tunisian-German investigations in, 2017 and 2018, p. 26.

Les Horrea : Les bâtiments de stockage

Les Horrea destinés au stockage des marchandises alimentaires (céréales, huile d’olive, vin, salaisons, garum, pourpre) qui étaient destinés soit à l’exportation et/ou à la distribution locale. Les Horrea de Meninx ont été partiellement fouillées dès les années 2000. Ils consistent en une longue cour étroite en forme de rue pavée de dalles de calcaire importé. La cour allongée est bordée de salles vastes, juxtaposées, à colonnes. Derrière eux se trouvent des pièces de tailles différentes, alignées les unes à côté des autres. L’aile sud-est du bâtiment mesure au moins 21m de long et se compose de neuf pièces allongées, dont l’une abrite une grande citerne. Les murs transversaux de certaines pièces servaient probablement de supports à des constructions de planchers en bois afin de stocker des denrées périssables au sec. Les pièces du côté nord-ouest de la cour sont moins profondes. La structure irrégulière du bâtiment, avec des pièces longues, étroites et courtes, presque carrées, indique une utilisation mixte.

La réutilisation d’éléments structuraux plus anciens dans certains murs montre que les horrea construites au milieu de la période impériale ont été profondément remaniées à la fin de l’Antiquité. Vers la fin de l’Antiquité tardive, des tombes à caissons en pierre ont été creusées dans certaines salles, ce qui prouve que les activités économiques autrefois vivaces ont finalement été abandonnées. Des fouilles d’une cuve d’époque tardive, les restes de poissons découverts sur les parois de plusieurs amphores ainsi qu’une accumulation d’écailles de poissons à proximité confirment cette hypothèse

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Cuve fouillée à Meninx.

Exploitation et commercialisation des ressources maritimes de la Petite Syrte : témoignages archéologiques et spécificités régionales Ali Drine et Elyssa Jerray, p. 103-114

Les habitations 

Lors des fouilles tuniso-allemandes en 2017, une ancienne maison a été fouillée qui a été habitée de la période punique à la fin de l’antiquité tardive. Les premiers murs de cet édifice remontent au plus tard au 1e siècle avant J.-C. à ce jour. Dans ca première phase de construction, une cour intérieure centrale a été aménagée, sous le sol de laquelle se trouve une citerne somptueusement construite pour stocker les eaux de pluie. La cour est entourée sur les quatre côtés par des quartiers d’habitation. Cette maison a été remaniée plusieurs fois au cours des siècles suivants. À l’époque augustéenne (début du Ie siècle après J.-C.), la cour était pourvue d’un sol en mortier étanche, et ces pièces pavées de mosaïques. Les modifications ultérieures sont évidentes dans la construction de nouveaux murs et d’étages supérieurs. La dernière phase d’occupation remonte à la période byzantine (VIe-VIIe siècles après JC). A cette époque, le pavement en mosaïque des pièces et la cour étaient recouverts en mortier, et l’entrée de certaines pièces a été modifiée par l’adjonction de portes existantes.

Le parc archéologique 

C’est le fruit du partenariat Tuniso-allemend pour une meilleure visibilité du site vis-à-vis du grand public. Il se compose de deux stations d’information où les visiteurs sont initiés au site et à son histoire sur des panneaux d’affichage. Il fournira des informations sur l’histoire de la ville, ses bâtiments et leur importance dans l’Antiquité.

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Une station comprend un pavillon d’information, située à l’entrée du site antique, à proximité de l’actuelle route côtière. En plus de quelques salles de stockage, ce bâtiment comprend un hall ouvert soutenu par des colonnes. Des informations générales sur Meninx sont fournies sur cinq panneaux d’affichage en trois langues (français, allemand, arabe). La deuxième station comprend une plate-forme d’information”, installée sur une colline côtière Sud, offre une vue panoramique sur la ville et la baie au large. Elle se compose d’une construction métallique avec une galerie et cinq panneaux d’affichage supplémentaires. Ceux-ci offrent des informations principalement sur les monuments archéologiques, la vie économique de la ville et ses relations commerciales.

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Bibliographie

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  • DRINE Ali, « Les entrepôts de Méninx », Antiquités africaines, vol. 43, no 1, ‎ 2007, p. 239–251. DRINE Ali, Concernant la pourpre de Meninx et ses diverses mentions dans les sources, Notitia Dignitatum, occ. XI, 69,  2007.
  • DRINE Ali, Témoignages archéologiques sur les activités halieutiques de MeninxIn : Napoli (J.) (éd), Ressources et activités maritimes des peuples de l’Antiquité : actes du Colloque international de Boulogne-sur-Mer (12-14 mai 2005), Dunkerque, 2008, p. 127-137.
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  • RITTER Stefan et BEN TAHAR Sami, New insights into the urban history of Meninx (Jerba), Preliminary report on the Tunisian-German investigations in, 2017 and 2018, p. 101-128.
  • TROUSSET P., DESPOIS J., MANTRAN R. et CHAKER S., Djerba, Meninx, Encyclopédie berbère, p. 2452-2460.
  • GAUCKLER Paul,  Basiliques chrétiennes de Tunisie, Paris 1913

Source Web

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Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

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