Samir Aounallah, Chercheur archéologue à l’NP
Fouilles à Carthage, 3e campagne, Octobre 2023
La troisième mission archéologique du “Projet de récupération urbanistique et de la mise en valeur de la zone archéologique du monument circulaire, triconque et basilique chrétienne de Carthage” s’est déroulée du 2 au 28 octobre 2023.
Toujours sous la direction de Samir Aounallah, le travail sur le site a été coordonné par Nesrine Nasr (INP) et Alessandro Abrignani (AAMA). Douze étudiants et doctorants italiens et tunisiens de différentes universités ont participé à la mission : Mariano Morganti, Elena Congiu, Lorenzo Genovese, Ester Francesca Vaga, Davide Amadori, Flavio Ventre, Chiraz Jebali, Salsabil Helali, Habiba Benaissa, Feriel Bouslama, Sana Daraoui et Meriem Dridi.
Le travail sur le terrain a permis la mise au jour de nouvelles découvertes, surtout dans le secteur ouest du site : délimitation des murs de la chambre romaine ornée de fresques et mise en évidence d’une autre partie de la chambre, découverte d’une citerne et d’un système de canalisation. En outre, un grand nombre de céramiques, de fragments architecturaux en marbre et de fragments de sols en mosaïque ont été collectés.
Thugga / Dougga, De l’agglomération libyco-punico-numide TBGG à la colonie romaine (2017-2024)
Thugga, site inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO (1997) est une cité emblématique des périodes libyco-numide, punique, romaine et de l’Antiquité tardive (IVe s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.). Dans le cadre de la collaboration de recherche tuniso-française entre l’Institut National du Patrimoine, l’École normale supérieure (Paris, Ulm) et le CNRS, huit campagnes de terrain, réalisées entre 2017 et 2023, ont été l’occasion d’étudier cette période ancienne en explorant les franges urbaines de l’agglomération, moins oblitérées par les constructions ultérieures, afin d’en mieux appréhender le processus de développement et de transformation dans la longue durée. Ainsi ont été explorés la périphérie nord de Thugga, en particulier la nécropole mégalithique, punico-numide et romaine du Nord-Ouest, le cirque, le sanctuaire de Minerve II, l’aire à ciel ouvert de Baal Hammon – Saturne, le sanctuaire dit Gherg Jnène… Des prospections-enquêtes ont concerné les monuments mégalithiques et le décor architectonique des monuments. Les études et les analyses qui complètent notre connaissance du site, ont porté sur la numismatique, la céramique, les stèles votives, la sculpture, l’anthropologie, l’archéozoologie, la carpologie, l’épigraphie.
L’équipe pluridisciplinaire est composée de Samir Aounallah, Hamden Ben Romdhane, Yamen Sghaïer, Haythem Abidi, Sonia Hafiane-Nouri, Nesrine Nasr, Afef Riahi, Ali Chérif, Hanène Ben Slimène, Fatma Hadded, Fatma Touj, Jérémy Artru, Théo Ben Makhad, Pauline Cuzel, Chloé Damay, Solenn de Larminat, Yvan Maligorne, Véronique Matterne, Tomoo Mukai, Elisabetta Neri, Frédéric Poupon et Véronique Brouquier-Reddé.
Thignica, Campagne de fouilles 2023
Dans le cadre de la mission dirigée par S. Aounallah et P. Ruggeri, les fouilles ont été menées à l’intérieur de la forteresse byzantine, en lien avec l’entrée oblitérée à l’époque islamique à proximité de la double courtine occidentale, entre les tours d’angle NW et SW. Dans le secteur S. de la ville, nous avons mené des investigations systématiques du grand bâtiment thermal, fouillé à plusieurs reprises au XXe siècle, avec la lecture de la stratigraphie des murs et le nettoyage de certaines pièces (la salle absidale O., peut-être un gymnase et le calidarium au S). Construit entre le IIe et le IIIe siècle après J.-C., le bâtiment thermal connut une phase d’extension qui ne modifie pas ses fonctions initiales ; entre les IVe et Ve siècle, le bâtiment a subi d’évidentes rénovations et changements d’usage, peut-être en relation avec la présence de la communauté chrétienne locale. Certains fragments de mosaïque font référence à cette phase, identifiés dans la salle absidale et dans les pièces adjacentes, dont la nouvelle destination (cultuelle ? funéraire ? les deux ?) n’est pas encore tout à fait claire ; les inscriptions chrétiennes connues (2, encore in situ) viennent de cette zone. Le bâtiment thermal accueillit également des activités artisanales et productives liées à l’oléiculture et à la production de chaux.
La tradition de construction pré-romaine et romaine en Afrique du Nord,
Coordinateur Francesco Tomasello
Les recherches sur la tradition édilitaires préromaine et romaine dans les provinces d’Afrique du Nord se sont concentrées sur les documents épigraphiques bilingues et surtout sur les nombreuses marques puniques et néo-puniques de maçon. La reconnaissance, déjà entamée en Tripolitaine (Libye), a été étendue aux zones puniques de Tunisie. Coordonnées par le Prof. Francesco Tomasello de l’Université de Catane et soutenues par un cofinancement du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale (MAECI), les quatre campagnes d’études menées en Tunisie s’inscrivent dans le cadre du projet d’Accord entre l’Institut National du Patrimoine de Tunisie (INP) représenté par Dr. Mounir Fantar et l’Université d’Enna « Kore » représentée par Dr. Rossana De Simone. En plus de la coordinatrice, la dernière campagne (12-21 décembre 2022) a été suivie par le Prof. Elisabetta Pagello (Université de Catane) et le Dr. Mounir Fantar (INP). Dans ce cas également, les modalités et les développements du comportement technico-constructif dans les zones nord-africaines de la culture punique ont été étudiés, analysés surtout en relation avec les marques dites de maçon, qui sont attestées par les continuité particulière de la période punique à l’époque impériale romaine complète, comme l’ont déjà révélé les campagnes de 2017 sur les sites de Carthage et d’Utique, de 2018 dans la région du Cap Bon et en 2019 dans le sud de la Tunisie (Djerba, Zarzis, Gightis, El Jem). La dernière campagne (2022) a couvert les centres de l’intérieur des terres : Bulla Regia (fort, amphithéâtre, thermes), Dougga (les principaux bâtiments publics et privés), Sufetula ; Il y avait une présence importante de signes attribuables à différents contextes chronologiques compte tenu de la fréquentation longue et complexe des sites. La base de données pour le catalogage des marques de maçon a été mise en place. Les résultats de la troisième campagne ont été présentés au Xe Congrès international d’études phéniciennes et puniques (Ibiza, 17-21 octobre 2022) dans la contribution : Pour un corpus de marques de carrières puniques et néo-puniques dans l’industrie de la construction en Tunisie. Mises à jour.
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